Chapitre 112

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"J-Je suis sûr que tu en sais plus que ça. Même avec moi, t-tu..."

"Même avec toi, quoi ?" demande Riftan en haussant un sourcil.

Maxi s'est mordue la lèvre, puis a lâché quelque chose qu'elle n'aurait jamais osé dire à voix haute.

"Avant de me m-marier avec toi...., j-je ne connaissais.... r-rien de.... mon propre corps, mais toi, .....t-tu le savais déjà. C-C'est toi.... qui m'a a-appris.... c-comment on faisait", dit-elle déliant difficilement sa langue.

L'accusait-elle d'utiliser sur elle les compétences qu'il avait acquises auprès d'autres femmes ? Y a-t-il quelque chose de plus absurde ? Même elle ne comprenait pas pourquoi elle chipotait sur un tel sujet.

Riftan avait l'air déconcerté, comme s'il ne parvenait pas à saisir l'intention derrière sa question. 

" Quatre-vingt-dix pour cent des mots prononcés par les mercenaires sont des obscénités ", dit-il, l'air étrangement énervé. "Dès qu'ils ouvrent la bouche, ils ne parlent que de l'endroit et de la manière de toucher une femme pour la rendre frénétique, comme si c'était quelque chose dont on pouvait se vanter. Je dois écouter ce genre de discours depuis que j'ai douze ans. Tout ce que je sais, ce sont des vulgarités, et, en fait, la moitié d'entre elles n'étaient même pas vraies..."

Il l'a regardée avant de détourner le regard. Il s'éclaircit la gorge et changea de tactique, semblant essayer de s'extraire du sujet embarrassant.

"Quoi qu'il en soit, je suis heureux que tu ne sois pas blessée. Est-ce douloureux ?"

"J-J'ai un léger mal de ventre... et je me sens apathique... m-mais c'est supportable."

"Tu es pâle."

Il lui caressa la joue avant de se tourner vers la baignoire avec un soupir.

"Je vais me baigner tout seul. Tu devrais t'allonger et te reposer."

Maxi fit ce qu'on lui a dit et s'est glissée sous les draps. Elle a entendu l'eau du bain éclabousser derrière elle. Pendant que Riftan se lavait, elle était recroquevillée dans le lit, luttant contre la douleur lancinante.

Un peu plus tard, Riftan termina son bain et enfila un pantalon de coton. Il s'allongea derrière elle et la serra contre lui, frottant doucement son bas-ventre de sa main chaude.

Maxi gémit de soulagement. Avec son corps chauffé par le bain pressé contre son dos, elle sentait ses muscles tendus se détendre. Il glissa son autre bras sous sa tête et pressa ses lèvres contre son épaule et sa joue.

"Cela me contrarie que tu doives subir une telle chose. Est-ce que ça arrive souvent ?"

"Ça a tendance à arriver par intermittence", répondit vaguement Maxi.

Elle prie pour qu'il ne remarque pas que son cycle est différent de celui des femmes ordinaires. D'une certaine manière, son ignorance était une bénédiction. Se sentant soulagée et se détestant pour cela, elle se blottit plus profondément dans ses bras.

Le parfum doux et rafraîchissant qui n'était que le sien éveillait tous ses sens. Il enfouit son visage dans ses cheveux et prit une grande inspiration comme s'il voulait la respirer entièrement.

Un faible soupir s'est échappé de ses lèvres. "J'espère que ça se terminera bientôt."

Il était évident que son désir pour elle le faisait souffrir. Maxi pouvait dire que ce sentiment n'était pas dû à son besoin inassouvi, mais qu'il ne voulait pas la voir souffrir.

Riftan continua à caresser son ventre serré et à caresser le contour de sa joue. Son toucher était léger, comme si elle était un bourgeon délicat qui pouvait être écrasé par la moindre force. Maxi traça les veines saillantes de ses bras tandis qu'elle s'endormait lentement.

Sous le chêne  [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant