Chapitre 44

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"J-je le veux v-vraiment. M-m-erci, Riftan. " 

Riftan a baissé la tête pour embrasser Maxi. Quand elle a fait un pas en arrière par surprise, il s'est simplement tourné vers le marchand. 

" Ma femme est satisfaite, et vous êtes arrivé deux jours plus tôt que prévu. Pour cela, je vous récompense avec cinquante pour cent de plus que le prix que nous avions convenu." 

"C'est un honneur, Seigneur Calypse ! Nous avons couru jour et nuit pour répondre à la demande de votre seigneurie." 

Maxi enfouit son visage dans la crinière de la jument pour cacher ses joues rougies. Mortifiée que Riftan ait fait une telle démonstration d'affection, elle regarda autour d'elle pour étudier les réactions des gens. Quand il eut fini de parler au marchand, Riftan passa son bras autour de ses épaules. 

"Montons dans notre chambre. J'ai d'autres cadeaux qui t'attendent." 

"I-Il y en a d'autres ?" 

Riftan a montré du doigt les coffres que l'on déchargeait du chariot. "Chacun d'entre eux est rempli de cadeaux pour toi." 

La mâchoire de Maxi s'effondre. Il y avait assez de coffres pour remplir une pièce entière. 

"J'ai demandé aux serviteurs de les monter dans notre chambre. Viens." 

Riftan donna les rênes de la jument à un serviteur et commença à marcher vers la grande salle. Maxi suivait à ses côtés, ses pas aussi légers que si elle marchait sur des nuages. Son anxiété s'était dissipée. 

"J-je pensais que v-vous étiez o-occupé à réparer les p-portes." 

"Je leur ai donné mes ordres. Les chevaliers monteront la garde à tour de rôle jusqu'à ce que la nouvelle porte soit terminée. Anatol sera à l'abri des intrus même sans moi." 

Maxi avait posé la question non pas parce qu'elle s'inquiétait de la sécurité du château, mais parce qu'elle ne souhaitait pas éloigner Riftan de ses fonctions. Mais au lieu de le corriger, elle continua à monter les escaliers et franchit la porte du château grande ouverte. La lumière du soleil entrait par les fenêtres, projetant des rayons dorés sur le tapis cramoisi. Riftan, qui traversait la grande salle, s'est soudainement retourné pour regarder Maxi. 

"Je ne t'ai pas encore dit à quel point le château est magnifique. Rodrigo m'a dit que tu as travaillé jour et nuit." 

Maxi rougit devant ce compliment soudain. "T-Tu aimes ?" 

"Bien sûr. Quand je suis descendue le matin, j'ai cru me réveiller dans le château d'un autre."

 Maxi a poussé un soupir de soulagement. "V-Vous n'avez rien d-dit, alors j-j'étais inquiète..." 

"Je ne pouvais pas m'arrêter au milieu de ma crise pour chanter les louanges de la splendeur du château, n'est-ce pas ? De plus, je venais de te voir en grand danger ! Comment aurais-je pu remarquer autre chose ? Tu aurai pu dorer ces murs avec de l'or pur, je ne l'aurais toujours pas remarqué."

 Voyant ses yeux briller de colère à ce souvenir, Maxi baissa les yeux. Riftan laissa échapper un court soupir et caressa ses cheveux pour l'apaiser. "Mais c'est du passé maintenant. Allons voir tes cadeaux." 

Maxi acquiesça et le suivit dans l'escalier menant à leur chambre à coucher, où des serviteurs s'affairaient à disposer une pile de coffres en bois. Ludis, qui avait gardé un œil sur les serviteurs pour s'assurer qu'aucun n'avait l'habitude de voler, s'inclina en guise de salut lorsqu'elle les vit.

 "Mon seigneur, ma dame." 

"Tout est là ?" 

"Oui, mon seigneur. Il y a trente-deux coffres au total. Voulez-vous vérifier leur contenu ?" 

Sous le chêne  [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant