Chapitre 174

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Maxi pris une profonde inspiration, remplissant ses poumons de son parfum. Sa cape sentait les chevaux et le goût métallique des armures de fer. 

Les deux mains posées sur le rebord de la fenêtre, Riftan fixait par la fenêtre le ciel nocturne illuminé par un croissant de lune. Maxi pouvait sentir la tension qui se dégageait de lui, même à travers son armure. 

Elle ne sut pas quoi dire. Elle fixa sa silhouette immobile avant de baisser son regard sur ses genoux. Un coup interrompit le silence.

"Sir Riftan, je vous ai apporté de l'eau chaude." 

C'était Ruth. Riftan se retourna lentement et ouvrit la porte. La lumière entrait à flots depuis le couloir, et Maxi rampa jusqu'au coin du lit pour l'éviter. Elle aperçu Ruth qui essayait de regarder par-dessus l'épaule de Riftan avec un regard inquiet. 

"J'ai aussi du linge propre et des vêtements de rechange. Quant à votre repas..." 

"Apporte-le dans une heure." 

L'armure volumineuse de Riftan bloqua la porte, empêchant Ruth d'entrer. Après avoir pris la bassine, les serviettes et les vêtements, il referma la porte sur le visage de Ruth avant que le sorcier ne puisse dire autre chose. 

Maxi regarda nerveusement Riftan s'approcher du lit. Il posa la bassine sur la table de chevet et trempa une serviette dans l'eau fumante. Après l'avoir essorée, il approcha la serviette chaude de son visage. 

Lorsque Maxi se rétracta par réflexe, ses lèvres se sont raidies et il marmonna d'une voix étrangement tendue : " Laisse-moi t'aider à essuyer le sang. " 

"Oh..." 

Riftan essuya doucement son front, ses tempes et ses joues. Ce n'est que lorsqu'elle vit les taches de sang sombre sur le linge que Maxi réalisa qu'elle avait saigné. Ruth avait soigné les blessures, mais le sang avait dû rester. 

Quand son visage fut propre, Riftan retira sa cape et commença à essuyer ses épaules et son dos pâles. Maxi s'abandonnae à ses soins, se sentant pathétique. Chaque fois que la serviette chaude balayait son dos, elle avait l'impression d'exposer davantage sa honte. Son visage brûlait, et elle voulait désespérément se cacher.

Riftan ne fit pas attention à son inconfort et essuya sans relâche le sang séché sur son dos. Sentant le léger tremblement de ses doigts contre sa peau, elle se mordit anxieusement la lèvre. Riftan continua à la laver, changeant plusieurs fois de serviette, avant de finalement parler. 

"Combien de fois cela s'est-il produit ?" 

Maxi courba les épaules et détourna le regard. Après avoir jeté des coups d'œil frénétiques dans la pièce comme un animal cherchant une issue de secours, elle força un sourire crispé. 

"Q-Qu'est-ce que..... tu veux dire ?" 

Elle l'a entendu prendre une grande inspiration. Feignant l'ignorance, elle tripota ses cheveux emmêlés avec des mains tremblantes. Riftan ne cédait pas, utilisant son silence pour exiger une réponse. 

Maxi essaya sans succès d'ignorer la pression. Elle dit maladroitement : " C-Cela n'arrivait pas... s-si souvent. Mon père... é-était très en colère aujourd'hui... c'est pourquoi... il m'a p-punie. D'habitude, ça... n-n'arrive pas..." 

Riftan observa impassiblement sa tentative désespérée de préserver le peu de fierté qui lui resta. Son regard pénétrant fit rougir le visage de Maxi. 

"M-Mon père est un homme s-sévère... les rares f-fois où il se mettait en colère, il_" 

"Depuis quand ?" Riftan l'a poussa à bout, ignorant de tout cœur ses efforts pitoyables pour dépeindre le problème comme sans importance. 

Sous le chêne  [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant