Sous le chêne [TOME 1]

Chapitre 15

Riftan a fait pleuvoir des baisers voraces sur elle. Coincée entre le tronc d'arbre et le torse de Riftan, Maxi luttait pour respirer. Ses mains ont attrapé ses fesses et l'ont tirée vers lui, sa bosse s'écrasant sur son ventre. La chaleur s'est enflammée entre leurs corps. Effrayée par sa réaction, Maxi tenta de se dégager de son étreinte. 

"N-Non... P-Pas ici..." 

"Tu vas me tuer, bon sang." 

Gémissant, il s'est cogné la tête contre l'arbre. Son corps se crispa à la vue de ses épaules soulevées par des respirations irrégulières. Elle s'arc-bouta, pensant que sa rebuffade lui avait déplu, mais il s'éloigna lentement d'elle. 

"Je ne peux pas m'en empêcher quand je suis près de toi, alors tu dois dormir seule dans la calèche. Tu as compris ?" 

Il lui a tapoté légèrement la joue. Elle a acquiescé. Une fois de plus, il l'a emmenée par la main, cette fois en direction du camp. Un chevalier costaud était assis sur un rocher, se réchauffant au coin du feu. Lorsqu'il les vit revenir, il leur adressa un sourire entendu. 

"Vous avez fini si tôt, commandant ? Cela fait trop longtemps que tu n'as pas brandi ton épée ! Elle est rouillée ?" 

Riftan s'est arrêté dans son élan et a lancé à l'homme un regard meurtrier. Imperturbable, le chevalier continue de ricaner. Un murmure vint de la direction d'un autre chevalier qui s'était appuyé contre un arbre en polissant son épée. 

 "Vulgaire mufle." 

"Et à quel point le jeune rejeton de la Maison de Ricaydo est-il vertueux ?" 

"Plus vertueux que tu ne le seras jamais." 

"Ha ! La langue qui loue son propre maître crache souvent des mensonges. Les bougres comme toi sont les pires débauchés quand personne ne regarde... Oww ! Espèce de petit... !" 

A un coup de pied du chevalier blond, le chevalier costaud s'est levé et a tiré son épée. Maxi s'accroche à Riftan, choquée, alors que le chevalier blond pointe le tranchant de son épée sur son rival. Mettant un bras autour de ses épaules, Riftan a dirigé un regard féroce vers les deux hommes. 

"On dirait que vous êtes tous les deux assez vifs pour assurer la garde de nuit à tour de rôle."

 "Commandant !" 

Mais leurs protestations sont tombées dans l'oreille d'un sourd. Riftan les a frôlés et s'est dirigé vers la calèche. Le regard inquiet de Maxi se pose sur les deux hommes, qui se regardent toujours avec des yeux de meurtriers. Riftan la retourne pour qu'elle lui fasse face.

"Ne fais pas attention à eux. Ils sont toujours à la gorge les uns des autres." 

Elle hocha la tête d'un air absent. Tous les chevaliers du même ordre ne s'entendaient pas, semblait-il. 

Riftan l'aida à monter dans la calèche avant de retourner mettre la touche finale à sa tente. Maxi s'est assise à la porte du chariot et lui a tendu une lanterne pendant qu'il travaillait. Il jeta un rouleau de lit dans la tente, puis s'installa sur une racine d'arbre renflée pour polir son épée.

 Bientôt, deux chevaliers qui étaient en patrouille revinrent avec trois oiseaux à plumes noires de la taille d'une oie. Saisissant les oiseaux par les ailes, les chevaliers tordirent et arrachèrent les appendices au niveau des articulations et les jetèrent sur le sol. Puis, d'un geste rapide, ils arrachent la peau. Maxi s'est figé en état de choc. Ensuite, les chevaliers ont tranché les pattes avec une dague avant de les jeter négligemment sur le tas de plumes. Sentant son estomac se retourner, Maxi se retira précipitamment dans la sécurité de la caléche.