Chapitre 12

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"Maudit sois-tu ! Qu'est-ce que tu veux ? !" 

"Il est temps de se réveiller, Commandant ! Le soleil est haut dans le ciel ! Combien de temps allez-vous vous prélasser au lit ?" 

Un cri strident se fit entendre et Riftan jeta un regard féroce à son interlocuteur, comme s'il pouvait voir à travers la porte. 

" Ne t'ai-je pas dit que je t'étriperais vivant si tu me dérangeais encore ? Tu as envie de mourir ?"

 "Ne peux-tu pas te contenir jusqu'à ce que tu sois de retour à la maison ? Nous devons partir pour la capitale dès que nous aurons atteint le domaine !" 

"Retarder les choses d'un jour ou deux n'est pas la fin du monde ! Arrête de pleurnicher !"

 "Commandant !" 

"J'arrive, j'arrive ! Tu as gâché l'ambiance, petit salaud !" 

Riftan passa une main dans ses cheveux, et Maxi se raidit l'entendent cracher des jurons qu'elle n'avait jamais entendus de sa vie. Il se leva d'un bond, l'air contrarié. 

"Préparez le carrosse ! Nous allons bientôt partir." 

En réponse, l'homme derrière la porte s'en alla en piétinant. 

Riftan poussa un grand soupir et regarda le sol. "Je n'aurais vraiment pas dû amener ces bâtards avec moi..." 

"..." 

"Attends ici. Je vais aller te chercher quelque chose à porter." 

Elle a hoché la tête, son visage pâle dépassant de la couverture. Riftan ramassait ses vêtements sur le sol quand il a remarqué ses larmes et a froncé les sourcils. 

"C'est quoi ces larmes ?"

"..." 

"Parle. Peut-être n'as-tu pas remarqué, mais je ne suis pas un homme patient." 

Comment n'avait-elle pas remarqué le tempérament bouillant de son mari ? Mais elle a choisi de ne pas mettre de telles pensées en mots. 

"V-vos hommes dehors s-savaient..." balbutia-t-elle d'une voix timide. 

"Savaient quoi ?" 

"C-ce que nous f-faisions dans c-cette p-pièce..."

Elle avait l'impression que ses joues étaient en feu. Riftan la regardait fixement, mais ses lèvres se sont mises à tressaillir. À son grand désarroi, il a éclaté de rire en se serrant le ventre. 

 "R-Riftan !" 

"Tu me rends vraiment fou." 

Presque étouffé par le rire, il la souleva dans sa couverture et la posa confortablement sur ses genoux, les jambes pendantes dans le vide. Pour quelqu'un avec une telle présence intimidante, il avait un rire extraordinairement innocent et enfantin. Toujours en train de s'esclaffer, il mordilla son épaule, qui était déjà marquée par des marques de dents. 

"Ma douce et innocente dame, bien sûr qu'ils savent ce que nous avons fait. Mes hommes ne sont pas des imbéciles. Ils savent ce qui se passe dans la chambre quand mari et femme sont réunis après trois longues années." 

"M-Mais..." 

"Il n'y a pas de quoi avoir honte. Nous sommes mariés, et c'est ce que font les couples mariés. C'est tout à fait naturel." 

Naturel ? Elle connaissait bien les devoirs que l'on attendait d'une épouse dans la chambre à coucher, mais ce qu'elle avait partagé avec lui hier soir semblait tout sauf naturel. Partagé ? S'agissait-il d'un acte de donner et de prendre ? Ses propres pensées l'ont surprise. N'était-ce pas simplement un rite qu'elle devait endurer pour porter un enfant ? 

Sous le chêne  [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant