Chapitre 15

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Nina



— Tu vois ça, dit-il en brandissant la lame du couteau devant mon visage, elle pourrait te faire une magnifique cicatrice. J'ai remarqué que tu adorais fouiner le nez dans mes affaires.
— Tu caches tellement de choses que j'aimerais les découvrir, c'est tout !
— En plus tu parles beaucoup. Tu es une mauvaise fille.
Il passa la lame du couteau sur mon bras lentement en faisant une pression. Mon sang commençait à apparaître à endroit où il avait passé la lame du couteau.
— Tu m'as ouvert le bras connard !
— C'est exactement ce que je viens de faire, affirma-t-il en s'éloignant. Maintenant, sors d'ici et rapidement !
Je m'exécutai rapidement afin d'éviter de subir quelque chose d'autre de sa part.
Quand j'arrivai dans le salon, je croisai Alvaro. Son regard faisait un aller-retour entre les cadavres et moi.
— Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
— Le jumeau de Kyle est apparu pour prendre sa vengeance.
— Tu veux dire Jason est venu ici ?
— Oui, confirmai-je.
— Il est où ?
— Avec une balle dans la tête, dans le jardin.
Il me regardait avec un air interrogateur.
— Angel l'a tué.
— Ah. Où est Angel ?
— Au sous-sol.
Il hocha la tête et laissa son regard se balader sur mon corps. Il se stoppa immédiatement sur mon bras en sang.
— Il t'es arrivé quoi ?
— Rien de bien grave.
— Ne me dis pas ça, gronda-t-il. Tu saignes !

— Ce n'est rien, je t'assure.
— Suis-moi, je vais te soigner.
Il se dirigea vers la salle de bain, et me fit signe de m'asseoir sur le bord de la baignoire.

— Qu'est-ce qu'il t'est vraiment arrivé ? interrogea-t-il en désinfectant ma plaie.
— Je vais faire court.
— Ok.
— Je suis arrivée au sous-sol, Angel paraissait méconnaissable, il m'a entaillé avec un couteau.
— Qu'est-ce qui faisait au sous-sol ?
— Ses occupations macabres, répliquai-je.
— Je vois.
Une fois qu'il eut terminé de me soigner, il me demanda de rester dans ma chambre le temps que les corps soient nettoyés.
Je lui demandai de me prêter son téléphone pour regarder les informations et il accepta à condition que je reste dans ma chambre pour ne pas qu'Angel ne me voie. Je m'installai sur mon lit et commençai à regarder les informations.
Au bout d'un moment, une image attira mon attention. Je cliquai sur celle-là et commençai à lire l'article qui était intitulé « les couples parfaits ».
Des images de plusieurs couples célèbres avec un petit texte sur leur histoire. Quand je vis le cliché d'Angel et moi, mes yeux faillirent sortir de leurs orbites.
Sous l'article, il était écrit « Mr et Mme Hernandez, un jeune couple marié vient d'entrer dans la vedette des couples parfaits. En effet, le jeune Angel Hernandez, le grand chef d'entreprise a fait récemment apparition avec une jeune femme. Il s'est avéré qu'elle était son épouse, nous ne connaissons pas encore les circonstances de leur rencontre ».
Je serrai le téléphone dans ma main, tellement fort que mes phalanges devinrent blanches.
L'article allait sûrement faire le tour du monde et atterrir dans les mains de mes parents.
— Je le hais !
— Qui ça, tonna une voix.
Je relevais la tête et croisais le regard d'Alvaro.
— Ton ami !
— Et pourquoi ?
— Il me force à être son épouse devant les gens ! En plus, il a fait paraître une photo de nous dans le journal !
Il éclata de rire et je le fusillai du regard. Il n'y avait absolument rien de marrant dans cette situation.
— Angel a fait cela ? questionna-t-il.
__ Oui.

***
Après qu'Alvaro se soit chargé du nettoyage des cadavres, et qu'il était rentré chez lui. J'avais passé toute l'après-midi devant ma série, je n'avais pas croisé Angel, mais j'étais persuadée qu'il était dans sa chambre.

J'avais dîné seule devant la télévision et il était vingt-trois heures quand je décidais de monter dans ma chambre.
— Nina, cria une voix essoufflée.
Je ne sais pas si c'était mon imagination qui me jouait des tours, mais je venais d'entendre Angel prononcer mon prénom en criant.
Il m'avait formellement interdit de franchir le seuil de sa chambre, donc je ne savais pas si je pouvais entrer.
Depuis quand je me soucie de ce qu'il me demande de faire ??
Je poussai la porte de sa chambre et je me stoppai à l'entrée en voyant le spectacle qui s'offrait à moi.
Angel était assis sur le bord de son lit, le pantalon baissé sur ses hanches, les yeux fermés, la bouche à moitié ouverte et la tête rejetée en arrière.
Il tenait son sexe entre ses mains et continua à faire des allers-retours sur celui-ci.
OK, RIEN DE GLAUQUE !!! MON PIRE ENNEMI VIENT DE SE DONNER DU PLAISIR EN PENSANT À MOI !!
OU ENCORE MON KIDNAPPEUR QUI VEUT MA MORT !
Je refermai la porte à une vitesse impressionnante et courais pour m'enfermer dans ma chambre. J'étais dégoûtée par ce que je venais de voir.
Angel n'était pas le genre d'homme avec qui je pourrai faire ma vie. J'ai toujours rêvé d'avoir un époux parfait. Celui qui prendrait soin de moi, qui aurait un métier respectable et qui serait doux et attentionné.
Angel ne correspondait à aucun de ses critères et de plus, cet homme déteste mon père et serait prêt à tuer ma famille.
Je ne voyais pas pourquoi il se donnait du plaisir en pensant à moi alors que sur la première occasion, on pourrait s'entre-tuer.
Sûrement, parce que Camila n'était pas disponible pour lui donner sa dose de sexe après une journée si riche en émotions.

***

— Qu'est-ce que tu souhaites faire ? me questionna Val.
Nous étions toutes les deux assises à l'arrière de la voiture d'Alvaro. Il s'était proposé volontaire pour nous conduire où nous voulions aller.
— Un après-midi dans un spa, à se faire peloter.
— Totalement d'accord !
— Je vous conduis dans un spa, interrogea Alvaro.
— Celui qui coûtera le plus cher, j'ai la carte à Angel, affirma Val.
Le trajet jusqu'au spa dura moins d'une demi-heure. On nous avait demandé d'enlever nos vêtements et de nous enrouler dans un peignoir.
Nous avions eu le droit à un délicieux massage qui avait fait redescendre la tension dans mes muscles. Ensuite, nous avions enfilé nos maillots de bain pour profiter du jacuzzi.
Nous étions maintenant installées dans un bain chaud. Les yeux fermés, je soupirais d'aise.
— C'est extraordinaire.
— Je confirme, ajouta Val.
Les yeux fermés et la tête en arrière, j'entendis des personnes se disputer avant que la porte de la pièce où nous nous trouvons ne se referme brutalement.
— Désolé d'interrompre votre moment, mais nous devons retourner chez Angel. Il m'a appelé pour une urgence concernant le travail.
— On peut rester encore un peu, soupira Val.
— Non, désolé princesse, mais il faut que l'on rentre.


***

Je vis Alvaro sortir du bureau d'Angel, avec le visage rayonnant.
— Tu es sûr que vous parliez d'affaires ?
— Oui, pourquoi ?
— Sortir du bureau d'Angel avec le sourire n'est pas quelque chose de commun, marmonnai-je.
— J'ai réussi à négocier avec lui, c'est pour ça.
— Négocier quoi ? Et depuis quand on parvient à négocier avec lui ?
— Je l'ai forcé en échange de quelque chose, mais voilà ça ne change rien.
— Et quelle est la chose pour laquelle tu as négocié ?
— Suspens, répliqua-t-il avec un sourire provocateur.
— Parle !
— Angel t'autorise à parler avec tes parents pendant 10 minutes !
Je sautai de joie, je n'avais pas parlé à mes parents depuis plus d'un mois. La seule fois où je leur ai parlé, c'était rapide.
— Merci ! criai-je en bondissant dans ses bras.
— Il y a des conditions par contre.
— Lesquelles ? questionnai-je en quittant son étreinte
— Aucune information sur lui, ni sur le lieu où tu te trouves. Tu ne dois pas essayer de passer un message.
Ces derniers jours, l'idée de m'échapper avait frôlé mes pensées plusieurs fois, mais elle était vite repartie quand je repensais aux menaces d'Angel, « je ferais sauter la maison de papa et maman ». Mes parents étaient chers à mes yeux et je ne ferais rien qui puisse leur nuire.
— Ok, merci beaucoup !
— Tiens, le téléphone.
Je le pris dans ma main et commençai à me diriger vers ma chambre.
— Attends, s'écria-t-il.
— Oui ?
— Le téléphone est sûrement sur écoute, connaissant Angel.
— D'accord.
Après avoir appelé 5 fois le téléphone de la maison sans réponse, je commençais à paniquer. Des idées plus terrifiantes les unes que les autres défilaient dans ma tête.
Et si Angel les avait séquestrés ?
S'il leur était arrivé quelque chose de mal ?
Je tentais d'appeler mon père sur son téléphone, mais je tombais directement sur sa messagerie.
J'essayais à nouveau sur le téléphone de ma mère, au bout de plusieurs sonneries, j'entendis sa voix résonner derrière.
— Maman ?
— Ma chérie, dit-elle d'une voix extrêmement faible.
— Vous allez bien ? J'ai appelé à la maison, mais personne ne répondait !
— Nous sommes à l'hôpital, chérie.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! m'affolai-je.
— En rentrant des courses, j'ai retrouvé ton père, affalé au sol. Il saignait, sanglota-t-elle.
— Est-ce que tu sais comment c'est arrivé ?
— Je ne sais pas, il y avait un mot juste à côté de lui.
— Que disait ce mot ? questionnai-je.

— Il disait...
— Maman ! Tu m'entends ?

Il venait de couper la tonalité du téléphone. J'en étais persuadé que c'était lui ! Je le haïssais !
Je sortis de ma chambre en furie et me précipitai vers son bureau. Je ne pris même pas la peine de toquer.
Quand je refermais la porte de son bureau avec brutalité, il m'accordait toute son attention.
— Tu ne comprends pas quoi dans « tu ne rentres pas dans mon espace personnel ». Mon bureau est aussi mon espace personnel !
— Je comprends tout, mais toi tu ne comprends pas le fait que tu n'avais pas le droit de t'en prendre à mon père ! Tu l'avais dit !
— Encore une de tes hallucinations. La seule chose que j'ai promise, c'est de ne jamais te tuer ! Même si l'envie me passe par l'esprit chaque seconde où je te vois.
Je fermais ma bouche parce que je savais que c'était vrai, je savais qu'il ne m'avait jamais fait de promesse. Il s'était contenté de me menacer.
— Pourquoi tu lui as fait cela ?! C'est un homme âgé, tu dois avoir un peu de compassion !
Il haussa les sourcils tout en me fixant, comme si ce que je disais n'avait aucun sens, comme si j'étais une bête de foire.
— Qu'est-ce que je lui ai fait ?
— Tu l'as laissé en sang et avec un simple bout de papier !
— Je n'allais pas prendre le risque de laisser mes hommes se faire prendre et dévoiler leur visage, tu ne penses pas ?
— Connard, idiot ! Je te hais !
— C'est réciproque, répliqua-t-il nonchalamment.
— Tu aimerais que l'on fasse cela à tes parents ? Que tu rentres chez eux et les retrouves ensanglantés, à moitié inconscients au sol !
Les mots de trop. En quelques secondes, je me retrouvais plaqué contre un mur, et ses doigts autour de mon cou.
— Évite de parler de ma famille, c'est clair, ordonna-t-il en augmentant la pression de sa prise sur mon cou.
Comme je ne répondis pas, il continua son discours.
— Tu sais quel est mon plus grand rêve ?
Ses pupilles s'étaient assombries et il me regarda étrangement. Je ne saurais pas décrire ce qu'il lui passait par la tête.
Sûrement des envies de meurtre.
— J'ai envie de t'étrangler, serrer ton cou entre mes mains. J'ai envie de te voir perdre le souffle entre mes doigts. Et ensuite, ensuite quoi ? Je te découperai en petit morceau avant de les envoyer à tes parents.

Je blêmis, il avait souvent des envies de meurtres avec moi. Je le savais, mais de là à m'expliquer ses plans, j'en avais froid dans le dos.
Je savais qu'il en était capable, après l'avoir vu égorger un homme devant moi.
Il resserra sa prise sur mon cou et je commençais à suffoquer.
— Voilà comme ça.
— Lâche moi ! Tu m'étrangles !
— C'est le but, mon ange.
— Je ne respire plus correctement, soufflai-je.
— Ce n'est pas mon problème.
Quelques secondes passèrent, et elles furent longues comme des heures pour moi.
J'entendis la porte du bureau s'ouvrir. Quelques secondes, plus tard, Angel était loin de moi et je reprenais mon souffle contre le mur.
Quand je relevai ma tête, Angel était assis au sol et Alvaro tentait d'attirer son regard, mais rien n'y faisait. Il semblait être passé dans un autre monde.
Si Alvaro n'était pas arrivé, il allait sûrement me tuer, car il ne paraissait plus être lui-même. C'était comme s'il était passé dans un état second.



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Salut !! Comment allez-vous ? J'espère que ce chapitre vous a plu !
Comment se passent vos vacances ?

Je m'ennuie donc si vous avez des questions sur This day où les prochaines histoires n'hésitez pas à les poser dans les commentaires ou en privé !

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À bientôt pour le chapitre 16 ! Prenez soin de vous !

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