Chapitre 26

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Nina

Des cris provenant de la chambre d'Angel attirèrent mon attention.
Depuis un moment, je n'arrivais pas à fermer l'œil, car l'état d'Alvaro m'inquiétait beaucoup. S'il venait à mourir, je serais dévastée.
Les cris d'Angel se transformèrent en hurlement ce qui m'incita à me lever pour me rendre dans sa chambre.
Quand j'ouvris la porte, sa chambre était plongée dans le noir et je ne voyais absolument rien. J'allumai la lumière et mon regard se dirigea vers son lit.
Il était allongé, les yeux fermés et le front plein de sueur. Il hurlait des paroles incompréhensibles et semblait terrifié.
Je m'approchai de lui et tentais de le réveiller.
— Tu me l'avais promis !
— Angel ! Réveille-toi, lui intimai-je en le secouant légèrement.
Il continua à se débattre dans son sommeil et à hurler des mots. Comme s'il s'adressait à une personne.
Après plusieurs essais, en vain, il ouvrit enfin les yeux. Sa respiration était haletante, sa bouche grande ouverte ainsi que ses yeux.
Il paraissait être en état de choc et inconsciemment, ma main se mit à faire des cercles sur son dos pour le calmer.
— Il tiendra cette promesse.
— Comment peux-tu en être sûr ?
Il ne me regardait même pas en posant cette question, il fixait le mur derrière moi.
— Si moi j'y crois, pourquoi toi, tu n'y croirais pas ? Tu connais Alvaro depuis des années et moi depuis des mois seulement. Alors, oui, tu dois en être sûr.
— Il ne va pas mourir, se répéta-t-il d'une voix faible.
— Il ne peut pas vous laisser derrière lui. Alvaro est quelqu'un de fort, il s'en sortira.
— Merci, murmura-t-il.
Je hochai la tête avant de me lever pour sortir de sa chambre.
— Tu veux un verre d'eau ? le questionnai-je.
— Oui.
Je descendis et lui servis un verre d'eau avant de remonter dans sa chambre et de lui tendre le verre. Il le prit dans ses mains, et ses doigts frôlèrent les miens, me provoquant une décharge électrique. Il semblait avoir ressenti la même chose, car son regard croisa le mien avant qu'il ne le détourne pour inspecter le verre d'eau.
— Je ne l'ai pas empoisonné, rigolai-je.
— J'en doutais.
— Je te laisse dormir, dis-je en sortant de sa chambre.
— Attends !
— Oui ?
— Tu pourras venir avec nous demain.
Je lui lançai un regard interrogateur.
— Voir Alvaro.

***
Nous étions en route pour l'hôpital. Val avait cessé de pleurer, mais elle affichait toujours un air triste.
Arrivé dans l'hôpital, nous nous dirigions vers l'accueil.
— Nous venons rendre visite à monsieur Suarez.
— Oui, dit-elle en jetant un coup d'œil à son ordinateur. Monsieur Suarez a été déplacé en dans la chambre 213, son état a empiré durant la nuit, il ne réagit pas et ne s'est toujours pas réveillé.
— Merci, lui répondit Angel.
Val éclata en sanglots et Angel l'a pris dans ses bras.
— Il s'en sortira. Il en a fait la promesse, lui dit-il en me regardant droit dans les yeux.
Je hochai la tête comme pour confirmer ses paroles.
Nous entrâmes dans sa chambre et ce que je vis me fit mal au cœur. Alvaro, allongé avec plein de machine relié à lui. Il ne respirait même plus de lui-même.
— Calme toi Val, chuchota Angel. Je t'ai dit qu'il s'en sortira. Tu te rappelles, on tient toujours nos promesses et Alvaro m'en a fait une. Celle de ne jamais me laisser. Tu crois sérieusement qu'il peut me faire ça ?
— Non.
— Alors voilà, calme toi. Il n'aimerait pas te voir dans cet état pour lui.
Nous restâmes toute la journée avec Alvaro jusqu'à ce qu'une infirmière vienne nous dire que l'heure des visites était terminée.
Val voulait rentrer chez elle pour récupérer quelques vêtements alors on passa chez elle avant de rentrer.
La maison était dans un silence glacial. Angel et Val n'avaient pas envie de parler et étaient dévastés par ce qui arrivait à Alvaro.
Je préparais quelque chose de rapide avant d'aller toquer à la porte de la chambre à Val pour le lui donner.
— Merci, dit-elle en reniflant.
— Avec plaisir.
— Pourquoi tu fais tout cela avec moi alors que mon frère te traite mal.
Je ne répondis pas avant de me lever et de me diriger vers la porte.
— Parce que j'aurais aimé qu'on me porte cette attention avant, murmurai-je en fermant la porte.
J'apportais le repas à Angel dans sa chambre. Je toquai, mais aucune réponse ne se fit entendre.
Je pénétrai dans celle-ci et je le vis, sur son balcon, en train de fumer.
Je m'approchai lentement du balcon et il se tourna légèrement vers moi.
— Qu'est-ce que tu fais ici ?
— Je t'apporte ton repas. Je le mets où ?
— Sur mon bureau.
Je le déposai sur son bureau et remarquai qu'il y avait une toile posée sur celui-ci.
— Tu fais de la peinture ? le questionnai-je.
— Oui, quand je veux parler.
— Très bon moyen. Je testerais.

Il me regarda du coin de l'œil soudain intéressé par ce que je venais de lui dire.
— Tu veux essayer, interrogea-t-il en écrasant sa cigarette.
— Oui, je veux bien.
Il s'approcha de moi, et prit la toile dans sa main avec quelques pots d'aquarelle avant de s'installer sur le sol de sa chambre.
— Tu le fais au sol ?
— Non, sur mon bureau, mais je ne pourrais pas bien te montrer.
— D'accord.
Il partit remplir un gobelet d'eau avant de revenir s'installer à côté de moi.
— Tu veux me regarder faire ou apprendre ?
— Je préfère te regarder faire.
Il hocha la tête et se mit à peindre. Je le regardai faire, concentré par le mouvement de ses mains, fluide et précis.
— Tu ne fais pas de croquis avant ?
— Non, je laisse mon imagination parler.
— Ton imagination ou ton cœur ?
Il me scruta pendant quelques secondes avant de secouer la tête et de se concentrer à nouveau sur ce qu'il faisait.
Après un bon bout de temps, il sembla avoir fini et il me tendit son œuvre d'art.
Ce que je remarquais sur la toile, m'impressionna. Il y avait un homme et une femme étendus dans un bain de sang.
— Cela représente quoi ?
— Je n'ai pas envie d'en parler.
— Un jour ?
Son regard s'ancra dans le mien avant qu'il ne baisse la tête.
— Je pense que je vais aller dormir ! m'exclamai-je.
— Attends, dit-il avant que je ne sorte de la chambre.
— Oui ?
— Tu peux la garder. La toile.
— Je ne connais pas la signification de ce dessin. À quoi ça me servirait ?
— Un jour, assura-t-il en refermant mes doigts sur la toile.
Je fermai la porte de sa chambre avant de m'enfermer dans la mienne et d'analyser ce qu'il venait de dessiner.
Qui pouvait bien être ces personnes ?
Sont-elles liées à son passé ?

***

Un mois.
Un mois s'était écoulé depuis qu'Alvaro s'était fait tirer dessus.
Il ne s'était toujours pas réveillé et les médecins n'étaient pas sûrs qu'il s'en sorte.
Val avait cessé de pleurer, mais elle avait arrêté de manger correctement.
Aujourd'hui, comme tout les autres jours, nous sommes passés voir Alvaro. Val était rentrée chez elle hier soir et devait nous rejoindre ce matin, mais elle n'était toujours pas arrivée.
— Merde, hurla soudainement Angel.
— Quoi ?! dis-je en me précipitant vers lui.
— Ils l'ont attrapée. Ces connards l'ont attrapée ! Ils vont me le payer ! Je vais les découper en petits morceaux pendant qu'ils me supplieront d'arrêter !
Je me précipitai vers son téléphone qu'il avait jeté au bout de la pièce et la photo que je vis me coupa le souffle.
Valentina attachée à une chaise, inconsciente avec le pied en sang.
Devais-je ressentir de la compassion envers Angel alors qu'il me fait subir le même sort ?
Ou devrais-je simplement me réjouir de son sort ?



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Salut !!! J'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plu !!!

Je trouve Angel est trop cute dans ce chapitre !! Pas vous?

Je vais laisser Alvaro en vie pour vous !!!!! ( Non en vrai, je ne comptais pas le faire mourir 😭)

Angel qui demande à Nina si elle veut essayer de peindre !!!!

Bon ok, je vais écrire le chapitre 27 !! A demain!!

Prenez soin de vous !!!

This day                                     Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant