Chapitre 37

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Nina


Je n'aurais jamais cru que j'aurais accepté ce genre d'arrangement.
     Mais je n'aurais jamais plus que du sexe. Je le savais et je ne le forcerais en aucun cas, parce que je savais ce que c'est de recevoir une pression constante pour ce que l'on ne voulait pas faire.
     Je partirai bientôt et je le reverrai sûrement plus jamais, alors même si je voulais plus, je serais quand même brisé à mon départ. Je devais me contenter du sexe et de rien d'autre.
     Assise dans le fauteuil au côté d'Angel. Je mangeais tranquillement le peu de fruits que j'avais découpé. Je sentis le regard de ce dernier sur moi et je me tournais vers lui.
— J'ai quelque chose sur le visage ?
— Non. Pourquoi tu manges peu ? Ce n'est pas la première fois que je te vois avec de si petites quantités.
— Ça ne te concerne pas.
— Ne me dit pas que fait attention à ta ligne, gronda-t-il. Parce que tu es parfaite.
— Souviens-toi, une relation purement sexuelle.
— Je ne l'ai pas oublié.
     Mon regard croisa le sien, avant que le sien dévie lentement vers ma bouche. Il s'approcha de moi et posa ses lèvres sur les miennes pour un baiser sauvage. À travers ce baiser, il me faisait clairement comprendre qu'il avait envie de moi et qu'il pouvait clairement me prendre dans le salon. Mais son téléphone nous interrompit dans notre échange langoureux.
— Réponds ! lui dis-je en me détachant de sa bouche.
— Non.
— Ça peut être important.
— Pas plus que ce que je veux faire.
— Réponds ! criai-je en m'éloignant de lui.
     Il gronda et me fusilla du regard avant d'attraper son téléphone et de répondre.
— Alvaro ? Qu'est-ce que tu veux ? Quoi ? Maintenant ?! hurla-t-il. Ok merci.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? questionnai-je quand il se leva pour aller vers la porte d'entrée.
— Les hommes de Kyle, vont bientôt encercler la maison. Reste derrière moi !
     Il sortit rapidement de la maison pour prévenir ses hommes, puis revint dans la maison avant de verrouiller la porte d'entrée.
— Suis-moi.
Il monta dans sa chambre avant d'attraper deux armes.
— Si j'ai bien compris, tu sais manipuler les armes, commença-t-il en se dirigeant vers son armoire.
     Il en sortit un gilet pare-balles et me le tendit.
— Enlève ton pull et enfile ça avant de le remettre.
     Je fis ce qu'il me dit avant de prendre l'arme qu'il me tendait.
— Et toi ?
— Moi quoi ?
— Le gilet pare-balles. Tu n'en mets pas.
— Non, j'ai de l'expérience.
     Je me contentais de hocher la tête, je n'eus pas le temps d'ajouter un mot de plus qu'un coup de feu retentit dans le jardin.
— Ils sont déjà là ! Écoute-moi bien, tu dois rester derrière moi et ne pas t'éloigner.
     Nous descendîmes dans le salon et je remarquai que le salon était très silencieux et la porte d'entrée était grande ouverte. Plusieurs corps criblés de balles gisaient au sol. Je restais toujours derrière Angel sur mes gardes, avec l'arme en main.
— Je sais que vous êtes cachés quelque part, mais sortez immédiatement, hurla Angel. Sortez pour que l'on puisse s'affronter convenablement.
     Ses paroles résonnèrent dans la pièce, avant que mon cri ne vienne briser ce silence. Mon corps fut tiré en arrière avec une telle force, que mon arme quitta ma main pour rejoindre le sol dans un bruit sourd. Un bras assez gros vint se placer autour de mon cou, m'empêchant de bouger et de respirer correctement.
     Angel se retourna immédiatement, brandissant son arme sur l'homme qui m'emprisonnait. Le regard d'Angel se fit plus sombre et ses sourcils se froncèrent.
— Lâche là. Maintenant !
— Non ! Il faudra d'abord que tu me tues !
— Je le ferais, assura Angel.
     Je tentais de me libérer, mais la prise de l'homme se fit plus ferme, m'étouffant encore plus.
— Si tu ne la lâches pas dans les trente secondes qui suivent, je tire !
     Sauf que j'étais en train de suffoquer sous son emprise, il fallait que je me libère immédiatement.
     Je levai les yeux vers Angel et croisai son regard gris, il essayait de me faire passer un message à travers ses yeux, mais je l'ignorai. Je fermai les yeux, avant de donner un énorme coup de coude dans les côtes de l'homme.
     Il se plia de douleurs et je pus me libérer de son emprise. Je courrai jusqu'à Angel, mais je rencontrai brusquement le sol.
     Mon corps rencontra le sol et au même moment un coup de feu retentit. J'eus à peine le temps de me remettre de ma chute qu'un second coup de feu retentit avant que la pièce ne devienne silencieuse.
     Ce n'était pas bon signe. Un silence dans une pièce où deux ennemis s'affrontaient avec des armes à feu, ne présageait rien de bon.
     Je me relevai difficilement et massai mes genoux endoloris par ma chute, mon regard se promena devant moi, avant de tomber sur un corps, en sang.
Angel.
     Il avait le bras complètement en sang et il respirait difficilement. Je me jetais à ses côtés et commençais à tâter son corps pour vérifier s'il était vivant.
— Appel le médecin, chuchota-t-il.
—  Mais il faut appeler les secours !
— Non ! Qu'est-ce que tu vas leur expliquer quand ils te demanderont pourquoi je suis dans cet état ?
     Une silhouette apparut à l'entrée et je commençai à paniquer. Cela pouvait être un des hommes de ce mec. Il venait pour terminer le boulot.
— Angel !
     Je reconnus la voix d'Alvaro.
— Il est blessé ! hurlai-je en me précipitant vers     Alvaro qui me rattrapa à la volée.
— Tu as appelé le médecin ?
— Non !
— Je vais le faire, tu vas m'aider à le monter dans sa chambre.
—  Mais il ne faut jamais toucher un blessé, contrai-je.
     Alvaro souffla et composa le numéro du médecin. Une fois qu'il eut passé l'appel, je l'aidais tant bien que mal à monter Angel dans sa chambre.
     À peine, il fut posé sur son lit qu'il perdit connaissance.
— Angel ! hurlai-je en lui tapotant les joues.
— Il a sûrement perdu beaucoup de sang !
— Il va mourir ?
— Non, il a juste une balle dans l'épaule, rien de plus. Il a déjà subi pire.
— Oui, j'y crois moyen, maugréai-je.
— Alvaro ! cria une voix d'homme.
— Dans la chambre d'Angel, répondit celui-ci.
Le même médecin qui s'était occupé d'Alvaro entra dans la chambre. Il nous salua rapidement, avant de s'affairer au chevet d'Angel.
     Après plusieurs minutes de silence. Il s'adressa enfin à nous.
— La balle est entrée dans son épaule, mais elle est ressortie. Il n'a rien de grave. Je vais nettoyer sa blessure. Il devra bien se reposer. Connaissant Angel, il sera sur pied demain.
— Très bien ! Merci, s'exclama Alvaro.
     Le médecin sortit de la chambre et je m'assis au côté d'Angel sur le lit. Le docteur lui avait fait un bandage et avait recommandé d'éviter de bouger le bras.
— Je vais nettoyer ce qui se trouve en bas, me prévint Alvaro.
— Ok.
     Il sortit de la chambre et referma la porte derrière lui.
     Angel venait clairement de se prendre une balle à ma place. Je suis certaine que c'était lui qui m'avait poussé.
Je croyais qu'il me détestait.
     Je ne devais pas me faire de films. Il a fait une promesse à mon père, il faut que je ressorte vivante donc il doit me protéger sinon sa promesse sera rompue.
     Je le sentis bouger et gémir de douleur dans le lit. Mon regard tomba dans le sien.
— Tu vas bien, ?me questionna-t-il d'une voix paniquée.
— Oui.
Il ferma les yeux et poussa un long soupir de soulagement.
Il s'inquiétait vraiment pour moi ou pour la promesse ?

This day                                     Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant