Chapitre 44

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Angel


— Elle ne veut pas m'écouter !
— Il faut déjà te calmer, me conseilla Val.
— Je ne peux pas ! Elle s'obstine à ne pas m'écouter. Elle veut que je sorte de sa vie. Elle m'a dit qu'elle me laisserait voir mon enfant, mais que je devais tracer un trait sur elle.
— Essayes de la conquérir ! Offre-lui des fleurs, montre-toi intéressé par elle et par la grossesse.
— Faudrait d'abord qu'elle me laisse entrer chez elle. Qu'elle me porte un peu d'attention.
— Pour ça, il faudrait que tu gagnes son attention.
— Comment ?
— Je viens de t'en faire une liste, crétin !
— Merci,soufflai-je en me levant. Je vais aller faire quelques courses. Le frigo de mon appartement est vide.
— Je n'arrive pas à croire que tu as acheté un appartement au Texas juste pour voir Nina, marmonna-t-elle avant de raccrocher.
Oui, j'avais fait cela, mais ça ne représentait rien à mes yeux.
Je devais la récupérer à tout prix.



Nina

Une personne sonna à la porte de mon appartement. Je n'avais pas l'habitude d'avoir de la visite. Quand je ne travaillais pas, je tuais mes heures en regardant des choses pour la chambre de ma fille.
J'avais déjà commandé quelques meubles comme le berceau et la table à langer.
Je comptais la faire dormir avec moi avant de lui laisser la chambre quand elle sera plus grande.
Le fait qu'Angel soit dans la même ville que moi me troublait énormément. Je ne voulais pas céder. Je devais lui faire comprendre qu'il m'avait blessée.
Je quittai mon lit pour aller ouvrir cette fichue porte. Je ne faisais pas vraiment d'effort vestimentaire. J'avais acheté quelques tenues de grossesse que je réservais uniquement pour les sorties.
Quand je restais à la maison, je portais mes pyjamas habituels. Les hauts devenaient trop courts, et mes shorts de pyjamas laissaient entrevoir le début de mes fesses.
Je commençai à apercevoir des changements sur mon corps, comme mes seins qui grossissaient ou encore mes hanches qui devenaient plus généreuses. C'était difficile de me regarder dans le miroir chaque matin, parce que je détestais ce nouveau « moi ».
Je me forçais à manger pour ne pas risquer la santé de mon enfant.
J'ouvris la porte et mon regard croisa celui d'Angel. Les battements de mon cœur se mirent à accélérer, et mes mains devinrent moites.
Il scruta mon corps sans gêne, passant de mes yeux à mes lèvres. Il dévora ma bouche du regard, avant de descendre plus bas vers ma poitrine qui avait triplé de volume, puis vers mes cuisses nues, exposées dans mon short trop court, avant de replonger ses yeux dans les miens.
— Tu veux que je l'imprime en grand avant de te le fourrer dans la gorge ! Sors de ma vie ! Ce n'est pas si compliqué !
— Je venais juste t'apporter des fleurs, dit-il en me montrant le bouquet qui lui avait sûrement coûté une fortune, tellement il était immense avec des fleurs variées.
— Angel Hernandez, connu sous le nom de Diablo dans son domaine le plus sombre. Lui, qui n'est pas capable de garder une fille auprès de lui, vient se présenter devant chez moi avec un bouquet de fleurs qui lui a sûrement coûté cent dollars. Je pense que je vais aller dormir pour reprendre mes esprits, la grossesse me fatigue beaucoup, j'ai l'impression d'halluciner face à cette image.
— Prends-les, insista-t-il.
J'arrachai le bouquet de sa main, avant de me diriger vers mon salon pour prendre un vase. Je mis le bouquet dans le vase avant de le poser sur ma table basse.
— Ma nouvelle activité va être de les regarder fanées, comme tu m'as regardé faner, quand tu m'as jeté de chez toi.
— Merde, Nina. J'essaye de faire les choses bien pour toi !
— Je te l'ai dit ! Si tu dois faire quelque chose de bien, fais-le pour ta fille et pas pour moi. Parce que tu m'as perdu le jour où tu m'as jeté hors de chez toi en apprenant que j'attendais un enfant.
— Ma fille ?
— Oui, c'est une fille ! Et sors de chez moi, je ne t'ai pas invité à entrer.
— Tu le regretteras Nina.
— C'est l'hôpital qui se fout de la charité, criai-je en lui claquant la porte au nez.
Une fois que je fus certaine qu'il fût parti, je me mis à regretter mon comportement.
Peut-être que je devrais être plus douce avec lui. Après tout, il voulait seulement s'excuser et me prouver qu'il m'aimait.
Mais je ne devais pas baisser la garde face à lui, il pouvait m'amadouer facilement.
Il pourra venir voir sa fille, assister à mes échographies, mais je ne le veux plus dans ma vie.
Du moins, c'est ce dont je suis persuadée.

This day                                     Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant