Chapitre 5

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Nina

—  C'est ça que tu cherches, sourit-il en me montrant les clés.
Je fermai les yeux. J'étais résigné. Ma seule chance venait de me filer entre les doigts.
Où ça, dit-il en me mettant son arme sur la tempe.
Mon corps se raidit. Je devais m'en douter qu'il allait utiliser son arme pour m'effrayer. Les personnes de son genre ne savent rien faire sans un flingue.
Tu vas faire quoi ? Me tuer ?
Il lâcha un rire grave qui me fit frissonner.
Exactement, si tu ne fermes pas ta jolie petite bouche qui pourrait servir à autre chose qu'à piailler.
Vas-y tue moi, parce que m'enlever de mon monde et m'enfermer dans une maison avec un criminel comme toi, c'est tuer ! hurlai-je avec les larmes aux yeux.
Arrête de gueuler, siffla-t-il. Tu vas réveiller Val.
Qu'elle se réveille et qu'elle voie quel genre de monstre tu es !
Arrête tout de suite.
Un silence de plomb retomba dans le salon, il venait de tirer dans la vitre.
Ne m'énerve pas et monte dans ta chambre, gronda-t-il.
Je ne monterais pas !
Alors, je vais t'attacher à ton lit.
Je veux parler avec mes parents, imposai-je.
I-M-P-O-S-S-I-B-L-E.
Il avait ce sourire en coin qui m'énervait. C'était comme s'il se foutait de ma gueule.
Qu'est-ce qu'il se passe ici, intervient une voix.
Je me retournais vers Valentina.
Ton abruti de frère ne veut pas me laisser parler avec mes parents.
Elle se tourna vers Angel avec une expression impassible.
Pourquoi ça Angel ?
C'est simple. Je le lui interdis.

Ce sont ses parents, elle en a besoin, tenta Val.

Hors de question, elle va gentiment aller dormir.
Valentina se tourna vers moi et me regarda dans les yeux.
Nina, peux-tu retourner dans ta chambre ?
Je hochai la tête et passai devant elle sans oublier de jeter un de mes regards noirs à Angel.
J'essaye de le convaincre, me chuchota-t-elle à l'oreille.
Après plusieurs minutes à les entendre se hurler dessus, il n'y avait plus aucun bruit.
La porte de ma chambre s'ouvrit à la volée sur Valentina qui avait le sourire aux lèvres.
J'ai réussi, tu peux les appeler. Il m'a dit que tu as le droit à 20 minutes, pas une de plus.
Merci, dis-je en la serrant dans mes bras.
Il n'y a pas de soucis. D'ailleurs, j'ai invité des amis à passer une soirée piscine demain, tu es obligé de participer.
—  D'accord, je viendrais, mais je n'ai pas de téléphone pour appeler.
Oh, c'est un oubli de ma part, soupira-t-elle en sortant un cellulaire de sa poche.
Au bout de 20 minutes, l'appel se coupera, me prévint-elle. Je te laisse, bonne nuit.
Mes parents ont généralement toujours été compréhensifs avec moi. J'avais prévu de les contacter une fois arrivé et nous sommes à une semaine de mon arrivée et ils n'ont toujours pas eu de nouvelles de leur fille. Ils doivent penser que je suis beaucoup trop occupée avec les études et que je n'ai pas de temps à leur consacrer alors que c'est tout à fait le contraire.
Allô.
Ma chérie, s'exclama ma mère. Comment vas-tu ? J'étais si inquiète.
Je vais très bien maman.
Ils avaient passé les 20 minutes à me questionner sur ma vie d'étudiante et à me demander si je n'avais pas besoin d'eux. Et j'avais passé les 20 minutes à leur mentir.
Quand j'eus terminé l'appel, j'étais allé poser le téléphone dans la chambre d'Angel, mais il n'y avait personne, je l'ai donc abandonné sur son lit.
Je revins dans ma chambre et m'allongeai sur mon lit. Je me perdais dans mes pensées.
Je commençais à tomber dans mon sommeil quand la porte de ma chambre s'ouvrit et que j'entendis une chaise grincer.

Pensant que Valentina avait oublié quelque chose, je me relevais et fixais la porte fermée difficilement. Il n'y avait aucune trace d'elle et la chambre était toujours plongée dans l'obscurité.
     Je me rallongeai dans une position plus confortable et j'aperçus une ombre juste devant moi. Je ne savais pas si c'était mon imagination qui me jouait un tour, mais mes doutes furent confirmés quand la personne soupira. Je lâchai un cri qui aurait pu réveiller des morts, avant de sauter de mon lit pour me renfrogner sur moi-même.
Tu ne peux pas te la fermer un jour, gronda Angel
Qu'est-ce que tu fais ici ?!
Je te surveille, répondit-il.
Tu vas rester assis ici toute la nuit comme un imbécile ?
Exact.
Mauvaise nuit, fait de mauvais rêves, dis-je avant de retourner dans mon lit.
Fait de beaux rêves.

***

This day                                     Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant