Chapitre 2

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Angel

J'étais en train de me taper mon plan cul le plus fidèle, Camila. Je ne pouvais pas nier qu'elle était particulièrement belle avec une grosse poitrine et de grosses fesses. Cela faisait maintenant un an que je la connaissais, elle restait toujours aussi folle de moi comme toutes ces femmes.
Elle savait que je n'éprouverais jamais de sentiments à son égard, qu'avec moi, il n'y avait pas d'amour. Que je n'éprouvais rien à part de la peine, la peine de mon passé et pour moi-même. Ce passé qui m'a forgé, qui m'a rendu insensible, sans cœur et détestable.
Des cris me sortirent de ma rêverie, ce n'étaient pas les cris que Camila produisait, c'étaient des cris de détresse. Je les ignorais, dans ce bar, tout

le monde avait tendance à crier pour rien. Mais ils ne cessaient pas, cette fois, il y avait des pleurs, des

coups de feu derrière tout ce brouhaha.
Je me retirai d'elle avant d'attraper ma chemise, mon boxer et mon pantalon, j'enfilai le tout avant de sortir à la hâte. Au passage, je saisissais un homme pour lui demander ce qu'il se passait. Lorsque mes mains s'enroulaient autour de son bras, il se retourna pour me faire face, il avait un visage marqué par la peur, livide.
— Ne vous inquiétez pas, je veux juste savoir ce qui se passe, le rassurai-je.
— Des hommes sont rentrés et ont commencé à tirer sur tout le monde, commença-t-il.
— Rien d'autre ?
— Non, assura-t-il.
Je le lâchai et il se précipita vers la sortie. Un gang a attaqué le bar, cela arrivait rarement ici.
Les petits gangs de quartiers attaquaient parfois de grandes surfaces pour gagner de l'argent en grosses quantités, mais ils le faisaient rarement. Certains travaillaient pour des plus grands cartels haut placés.
L'année dernière, j'ai engagé un de ces gangs, l'avantage, c'est qu'ils sont nombreux pour les missions, mais ils peuvent te trahir facilement. Il faut savoir se faire respecter dès le premier jour.
Je marchai d'un pas rapide vers la table qu'occupaient Alvaro et mon otage, j'aperçus Alvaro qui se frayait un chemin pour me rejoindre. Il

affichait un air horrifié comme s'il avait peur.
— J'ai merdé, lâcha-t-il dans un souffle.
— Tu as fait quoi putain, rétorquai-je. Où est Nina ?
— Ils l'ont enlevée, ces hommes sont partis avec elle, murmura-t-il.
— Que faisais-tu merde ! QUE FAISAIS-TU ALVARO ! hurlai-je.
— Quoi, maintenant tu vas me hurler dessus comme ma mère, je te rappelle que c'est toi qui l'as envoyée dans ce bar, c'est toi qui lui as arraché sa vie dans le seul but de faire chanter son père, me cracha-t-il. Angel, tu es le moins bien placé pour parler de cela avec moi.
— J'ai compris que c'était moi, c'est bon, pas besoin de déverser tes foudres sur moi.
— Maintenant on rentre, on sera plus efficace chez toi que dans une foule de gens terrorisés qui cherchent à fuir.
Une fois arrivé, je réunissais tous mes hommes et leur donnai quelques pistes sur les gangs que je connaissais. Je ne savais pas où elle se trouvait, ni avec qui. Ça me rendait fou, car elle pouvait sûrement dire quelque chose à mon sujet.
— C'était à toi de la surveiller et pas moi, je ne l'ai pas retiré de son monde. Alors cesse de m'accuser et assume tes actes comme un grand, acheva-t-il en claquant la porte.
— Si je ne la retrouve pas dans les 24 heures qui suivent, je suis dans la merde, m'exclamai-je.
— Pourquoi, tu t'inquiètes pour Anderson, répliqua-t-il avec un sourire narquois.
— Ferme-la tu n'es même pas capable de la surveiller correctement.
— Tu reviens encore dessus, tu m'énerves, grogna-t-il. Je suis juste allé chercher de quoi boire. Hernandez tu t'envoyait en l'air avec l'autre pouffiasse, tu as changé.

Je savais qu'il n'avait pas tort, j'avais pris cette fichue habitude de rejeter la faute sur les autres quand je savais que j'avais commis une grande erreur. Pour moi, assumer, c'est affirmer que j'ai fait du mal à une personne, et cela me rappelait mon passé.
J'étais conscient que je donnais une sale image de moi aux gens qui ne me connaissent pas. Pour eux, j'étais celui qui tuais, qui avait les mains sales et qui se nourrissait du malheur des autres. J'avais toujours fait violence à ce souvenir qui me hantait et rongeait mon âme petit à petit, j'avais voulu me surpasser, montrer que j'étais puissant et que je pouvais dominer.
Faire comprendre aux autres que j'étais froid et dangereux. Un homme qui détruisait tout ce qu'il touchait. J'avais appris à cacher mes sentiments, je m'étais caché derrière cette image de moi pour me sentir plus fort et oublier ce passé aussi douloureux qu'une balle. Recevoir des « je te déteste » ou encore « tu es un monstre » tous les jours faisait partie de

mon quotidien, j'essayais de me persuader qu'ils ne signifiaient rien pour moi, mais c'était totalement faux et je le sais.
Je savais que je devais protéger Anderson, pour continuer à l'utiliser comme chantage devant son père, mais aussi pouvoir lui rendre sa fille vivante s'il venait à me rendre mon argent.
Je me levai et partis dans ma chambre prendre une douche.
Ma chambre était mon lieu de rédemption le seul lieu où je m'autorisais à ressentir quelque chose, personne ne pouvait rentrer dans ma chambre à part Alvaro et Valentina. C'était pour moi le lieu où je n'avais jamais cessé de vivre, l'endroit où le petit Angel vivait, jouait et apportait de la lumière, à travers mes photos et ma décoration.
Je me dirigeais vers la salle de bain pour prendre une douche, j'en avais réellement besoin pour détendre mes muscles.
Mon téléphone me stoppa dans ma course, je m'avançais vers celui-ci. Sur l'écran, il était affiché "numéro inconnu ".
— Oui ?
— Hernandez, aboya une voix grave.
Cette voix, je pouvais la reconnaître parmi tant d'autres, celle de mon ancien bras droit.
— Martinez, raillai-je. Que veux-tu ? La dernière fois que l'on s'est parlés remonte à un an, et à mon dernier souvenir, tu m'as trahi comme un lâche.

— Cesse de jouer ton innocent, répondit-il.
— Je ne joue pas mon innocent et tu le sais très bien. Que me vaut ton appel ? questionnai-je.
— AH, venons-en au fait, Nina Anderson ça te dit quelque chose ?
Réalisant où il voulait en venir, je serais les poings.
— Salopard, grognai-je. C'est toi. Elle est où ?!!
— Bravo, mon ami, rigola-t-il. Très bon goût comme toujours, tu n'as pas changé. Mais elle sera encore plus belle quand ses jambes seront écartées.
— Ne la touche surtout pas sale porc. Tes parents ne t'ont pas éduqué ? On ne touche pas à une femme.
— C'est une jeune femme mon garçon, elle doit avoir vingt ans et toi, tu es si vieux.
— Ferme là, grondai-je. Dis-moi où elle se trouve sinon je ferai sauter ta tête, ainsi que celle de tes abrutis d'hommes.
— Angel, mon garçon, soupira-t-il. Le rêve est permis, tu le sais, dit-il avant de raccrocher.
— Putain, grognai-je.
Je peinais à y croire, Kyle Martinez était de retour après un an. C'était mon ami, mon partenaire de travail, mais il m'a trahi de la pire des manières. Il avait engagé ce gang en connaissant mon histoire comme une poésie qu'on apprend à l'école primaire.

Kyle était un dangereux criminel, plus que moi, il avait déjà été arrêté pour viol et meurtre. Il

tue ses victimes de façon horrible. Le plus souvent, ce sont des femmes, il les viole et les tue juste après. Des choses que je ne tolérais pas, que je détestais. J'avais essayé de raisonner, mais il m'avait envoyé au diable. Anderson est tombée dans les mains de cet enfoiré de première classe. Je ne savais pas où la trouver et je ne pouvais pas négocier avec Martinez, il ne savais pas le faire.
Une idée me traversa l'esprit, Alvaro. Il avait tout le matériel pour tracer un appel quelconque. Je me précipitai dans sa chambre, je savais qu'on venait de s'engueuler, mais il ne me tournera jamais le dos.
— Alvaro, criai-je. J'ai besoin de toi.
— Tu as décidé d'assumer ?
J'ignorais sa pique.
— Je sais qui détient Nina.
— Qui ? Où ?
— Kyle Martinez. Il va lui faire du mal, c'est un fou à la recherche de sexe et de sang. Il vient de m'appeler, il veut la violer, j'ai besoin de toi pour localiser son appel, soufflai-je.
— Je ne peux pas localiser un appel déjà terminé. Mon matériel n'est pas assez performant, rétorqua-t-il. Il faut que l'appel soit en cours ou qu'il t'envoie un message.
— Merde ! hurlai-je. Il ne va rien faire.
— Donne-moi son nom et le numéro avec lequel il t'a appelé, je vais essayer quelque chose. Cela risque de prendre beaucoup de temps.

This day                                     Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant