Chapitre 45

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Nina

— Tu n'as pas son numéro ? me questionna Mia.
Hier, quand Angel est sorti de l'appartement, j'ai demandé à Taylor d'en faire de même. Quand les deux furent partis. Je m'étais enfermée dans ma chambre, enroulée dans ma couverture et j'avais pleuré toute la nuit.
— Non, il ne me l'a jamais donné.
— Tu as dit qu'il avait une sœur et que vous étiez amies ?
— Oui.
— Demande-lui son numéro. Elle te le donnera.
Je pris mon téléphone, les mains tremblantes d'impatience et envoyai un message à Val. Elle ne tarda pas à me répondre.

#Salut ! Je pourrais avoir le numéro d'Angel ?

#Pourquoi ?

#J'aimerais lui parler.

#Il s'est passé un truc ?

#Je te raconterai plus tard, j'ai juste besoin de son numéro.

Elle ne me posa pas plus de question avant de m'envoyer son numéro.
Je l'enregistrais immédiatement dans mon téléphone pour éviter de l'oublier, avant de lancer l'appel.
Les lèvres tremblantes, je fixai Mia dans les yeux. Elle me lança un sourire d'encouragement.
— Oui ? résonna la voix d'Angel.
— Angel.
— Qu'est-ce que tu veux ? Je croyais que tu avais de la bonne compagnie et que tu ne voulais plus de moi.
— Parler. On a vraiment besoin d'avoir une conversation posée. Pour tout dire.
— C'est ce que je voulais faire, mais comme tu t'obstines à ne pas vouloir m'écouter.
— Je suis prête, on a besoin de parler. De mettre tout ça au clair.
— Je serai chez toi dans une demi-heure, affirma-t-il.
— D'accord.
Je raccrochais avant de fermer les yeux. Soulagée, qu'il ait accepté de discuter.
Il fallait qu'on parle comme des adultes, expliquer ce que chacun ressentait.
— Alors, questionna Mia.
— On va discuter. Il va venir ici.
— C'est ce que je voulais entendre. Vous ressemblez à deux adolescents, s'exclama-t-elle.
— C'est totalement faux.
— Il vient te parler, tu refuses et quand il se montre absent, il te manque. C'est le comportement de deux adolescents, en plus, vous ne savez pas communiquer.
— C'est vrai. Mais je ne voulais pas lui pardonner d'aussitôt, tu comprends. Il doit d'abord me prouver qu'il est capable d'aimer.
— Je suis d'accord avec toi. Je t'aiderai à le faire ramper, rigola-t-elle.

***
— Entre, l'invitai-je. Fait comme chez toi.
Il entra, traversa le couloir, avant de pénétrer dans le salon et de prendre place sur le fauteuil. Je pris une grande inspiration avant de prendre une chaise et de m'installer en face de lui.
— Qui était ce mec ?
— C'est juste un voisin, il m'a aidé à monter les meubles du bébé parce qu'il a vu que j'étais seule.
Il grogna d'insatisfaction, mais il ne fit pas d'autres remarques.
— Tu ne vas pas le tuer ?
— Je n'ai jamais insinué cela, mais merci pour l'idée.
— Tu n'as pas intérêt à le faire ! Déjà, si tu veux être avec moi, il faut arrêter de tuer toutes ces personnes.
— Je ne vais pas changer pour être avec toi Nina. Ça fait partie de moi.
Il avait raison, je n'allais pas changer mes habitudes pour être avec lui, alors pourquoi lui, il le ferait ?
— C'est vrai, concédai-je.
Il commença à parler sans que je ne m'y attende.
— Val t'a déjà raconté ce qui est arrivé, mais elle l'a raconté de son point de vue. Je m'en suis voulu pendant des années pour la mort de mes parents, aujourd'hui, j'ai compris que je ne devais pas m'en vouloir. Ils ne nous ont jamais vraiment aimés.
Mes yeux s'embuèrent, et mes larmes menaçaient de couler.
Foutues hormones.
— J'ai très rapidement appris à me débrouiller seul parce que mes parents ne s'occupaient pas de nous. Des gosses de riches qui manquaient de vêtements, de quoi manger, mais surtout d'amour, tout ça parce que mes parents ont toujours préféré investir leur argent, je ne sais où. J'ai commencé à chercher du travail à l'âge de treize ans dans une épicerie du quartier, mais je ne gagnais pas assez pour nous nourrir et nous vêtir. Alors j'ai arrêté, et quelques mois plus tard, je suis rentré dans ce dont je suis actuellement. Je gagnais plus et je pouvais facilement subvenir aux besoins de Val.
— Je suis désolé, murmurai-je.
— Comme je te l'ai déjà dit, en entrant dans ce gang, je ne pouvais plus ressortir. C'était la contrainte, imposée au départ. Je le savais, mais je ne l'ai pas pris au sérieux. J'étais le plus petit, et j'étais celui qui abordait les gens pour leur vendre la drogue. Ils pensaient que la police n'allait jamais le savoir. Parce que j'étais un gosse. Alvaro m'avait supplié de sortir de ce gang, que ça ne me ferait pas de bien, ça me gâcherait la vie. Au bout de six mois, j'ai compris ce qu'il essayait de me dire, alors petit à petit, je me suis retiré. J'étais souvent absent, je trouvais des excuses pour les éviter. Quelques mois après, ils m'ont attrapé, avec mes parents. Val était à l'école. Ils avaient découvert où je vivais, et ils avaient compris que je sortais du gang petit à petit. Je devais aller récupérer Val à l'école pour l'emmener au parc. Mais ils en ont décidé autrement. C'est ce jour-là que ma vie est devenue un enfer.

This day                                     Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant