Point de vue Cassie
Appuyée contre le chambranle de la fenêtre, je souffle la fumée de mon joint dans le vide et observe le ciel. À Dallas, on ne voit pas les étoiles comme à Whitesboro et à chaque fois que je suis à la fenêtre, je réalise à quel point ça me manque. Une chose aussi simple et aussi naturelle.
Ce soir, pourtant, ce n'est pas ce qui attire vraiment mon attention. Il s'agit plutôt des deux hommes que je vois tourner en bas de chez moi depuis que je suis rentrée. Je me doutais bien qu'ils continueraient de me suivre parce qu'ils suivent les ordres de leur hiérarchie, mais je déteste le fait qu'ils ne font même plus semblant de se cacher.
Ils restent simplement là. J'ai même vu l'un d'eux me faire un signe de la main il y a dix minutes pour me saluer, comme s'ils se foutaient clairement de moi. Alors maintenant que j'ai fini mon joint, je me sens capable d'aller les voir.
Je me sens légère et désinhibée.
J'entreprends de me changer d'abord : après ma douche, j'ai simplement enfilé un débardeur et un short de pyjama. Je n'ai pas envie de sortir ainsi dans la rue et encore moins pour deux prospects qui se moquent de moi. Alors j'attrape un pull et lance un dernier regard vers la rue avant de partir.
Mais ils ne sont plus là. J'ouvre la fenêtre pour me pencher et vérifier, mais comprends qu'ils sont partis. Alors je me redresse, retire mon pull et grogne en me dirigeant vers le salon.
J'aurais bien aimé les envoyer balader malgré tout. Bien sûr, je suis soulagée qu'ils soient enfin partis, mais j'aurais préféré qu'ils partent parce que je leur aurais fait comprendre de partir. Et non pas comme ça, simplement parce que je suppose qu'ils ont été appelés.
Bon, tout ça n'est qu'une question de fierté. Je dois respirer.
Au moment précis où je tombe dans mon canapé pour regarder un film, j'entends des coups contre ma porte.
Je grogne en me dirigeant vers elle et regarde rapidement dans le judas. Il n'y a personne, c'est sombre et j'arque aussitôt un sourcil avant de déverrouiller les deux cadenas et d'ouvrir la porte.
Je sursaute quand je découvre qui est là. Grand, châtain, les yeux noirs et un sourire arrogant aux lèvres, le sergent d'arme de Dallas semble plutôt fier en retirant son pouce du judas.
— J'étais sûr que tu ne m'aurais jamais ouvert si tu avais vu que...
Je ne le laisse pas terminer que je referme la porte sur lui. Elle claque et coupe sa phrase.
Je fixe le bois quelques secondes, les yeux écarquillés, en sentant mon sang pulser dans mes veines. Il est sûrement venu se venger pour la dernière fois et je n'ai pas du tout envie de m'excuser d'avoir fait ce que j'ai fait. Je ne regrette pas du tout.
Je sais pourtant que les Black Bikers ne sont pas des anges et je connais leur vice, après avoir côtoyé un bon nombre des membres de Whitesboro. Ce qui fait que je me méfie toujours d'eux et encore plus de ceux que je ne connais pas.
— Cassandra !
Entendre ce nom me foudroie et je sens les frissons m'envahirent alors qu'il retape contre ma porte.
— Tu as demandé à voir celui qui donne les ordres, alors je n'ai fait qu'obéir au tien. Ouvre pour qu'on puisse parler.
Alors c'est lui ? C'est lui qui m'a mis sous la surveillance de deux prospects. Je grogne légèrement en réouvrant la porte pour le fusiller du regard.
Il ne fait que m'envoyer un grand sourire amusé sans être surpris de ma réaction. Il hausse les épaules et pointe mon salon d'un coup de menton.
— Je peux entrer ou tu veux que tous tes voisins entendent ? Parce que je crois que la grand-mère derrière moi en serait ravie.
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Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée
RomanceÀ Dallas, les Black Bikers font aussi la loi. Cassie est connue à Whitesboro comme étant la brebis de la ville. Un palmarès incroyable qui lui a fait visiter toutes les chambres des Black Bikers. Pourtant, derrière cette image de jeune femme ouverte...