Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 23

Point de vue Cassie

La tension dans la chambre est telle que je m'enfonce dans les couvertures en jetant un regard vers Lia qui me le rend. D'un côté, nous avons Alex qui est enfoncé dans un fauteuil, le regard noir et le corps tendu, de l'autre, Keir et Niles qui chuchotent agressivement. Le fait que Niles soit énervé me rend sensible, surtout lorsqu'il tape du pied sur le sol au rythme de son agacement.

— Qu'est-ce qu'ils ont ? murmuré-je pour Lia.

Après être allés faire une radio de mes côtes dans la clinique de Niles, comme si j'étais un chien, nous sommes rentrés chez lui. J'ai pu prendre une douche et m'habiller dans des vêtements de Niles avant que nous établissions notre campement dans sa chambre.

Comme moi, dès son premier pas, Lia a été surprise de découvrir l'organisation presque militaire de Niles, mais est rapidement passé à autre chose pour me cocooner dans le lit en se glissant à mes côtés.

— Keir et Alex m'en veulent de m'être mis en danger, et sont encore en colère parce que Tony m'a menacé d'un flingue et Niles ne semble pas décolorer malgré la mort de Dereck... Au fait, qu'est-ce qu'il se passe entre vous deux ?

Je lui jette un regard en coin sans rien ajouter.

Je n'ai pas pour habitude de cacher quoi que ce soit à ma meilleure amie, encore moins quand ça concerne un homme, mais Niles n'est pas comme les autres. Cette relation que nous avons créée est nouvelle pour moi et je ne sais pas encore comment la décrire sans bégayer et rougir.

Comme maintenant.

Je sens mon cou et mon visage se mettre à brûler alors que je tente un mouvement pour me redresser ce qui déclenche une brûlure dans mon corps. D'après les radios, j'ai deux côtes fêlées, mais rien de bien grave en somme. Pourtant, ça fait un mal de chien.

— Doucement !

Lia m'aide à me rallonger, mais je n'ai pas besoin de tourner la tête pour reconnaître la main de Niles attraper ma nuque et accompagner mon mouvement. Dès mon premier gémissement de douleur, je le sens à côté de moi et je ne peux m'empêcher de sourire en plongeant mon regard dans le sien.

— Ça va, marmonné-je malgré tout.

Il fronce du nez, toujours sombre et énervé, mais s'attendrit devant mon sourire. Il esquisse même un léger rictus en caressant mes cheveux.

— Tu veux un médicament ?

Je secoue la tête en attrapant son poignet pour le presser et le rassurer.

— Non, pas besoin. J'ai juste fait un mouvement brusque, rien de grave. Vraiment.

Il pousse un grognement en secouant la tête.

— Tu veux boire ou manger quelque chose ? Tu veux un film ? Une autre couverture ?

Il pose sa main sur mon front pour vérifier ma fièvre et plonge son regard dans le mien.

— Mal à la tête ?

Je ne peux m'empêcher de glousser en attrapant sa main pour la retirer de mon front et déposer un baiser sur sa paume.

— Je vais bien. Je te le promets. Peux-tu te détendre, maintenant ? Tes émotions m'angoissent.

Comme si je venais de le gifler, il écarquille les yeux et je vois la culpabilité y briller. Je sais que j'ai fait une erreur au moment où les mots m'échappent, mais je me raccroche à lui en secouant la tête.

— Pardon, c'était une tentative de blague... pas drôle.

Il regarde mes deux yeux, les uns après les autres, s'assurant que je ne lui mens pas... Puis se détend enfin. Il tente même un sourire en laissant échapper un soupir.