Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 25

Point de vue Cassie

Je parviens tant bien que mal à sortir du lit. Niles dort encore lorsque je traverse la chambre, grimaçante de douleur et courbé. Après toutes les émotions que nous avons vécu cette nuit, et même cette dernière journée, il semble s'être écroulé.

Contrairement à moi.

Je ne parviens pas à dormir alors que mes pensées ne cessent de tourner en rond.

Lorsque j'arrive dans la pièce à vivre, je réalise que le club est toujours là. Il y a encore une bonne quinzaine de membre autour de la table, en pleine conversation.

Dès qu'ils remarquent ma présence, un silence se fait et je m'immobilise sans savoir comment réagir.

Lia est la première à se lever. Elle s'avance vers moi, le visage froncé d'inquiétude, et enroule son bras autour de mes hanches pour m'aider à marcher.

— Tu n'arrives pas à dormir ?

Elle est la seule au courant de mes insomnies. C'est même elle qui m'a conseillé de fumer du cannabis pour m'endormir plus facilement. Alors, lorsque je hoche la tête, je sais qu'elle me comprend. Sans hésiter, elle m'adresse un petit sourire compatissant et dépose un baiser sur ma tempe.

— Comment tu te sens, Cassie ?

La voix du président Black me surprend. Je ne pensais pas qu'il serait encore là aussi tard. Comme pour appuyer mes pensées, je tourne la tête pour découvrir qu'il est quatre heures du matin.

— Qu'est-ce que vous faites encore là ? marmonné-je.

— On parlait de la situation.

Je m'assois enfin sur une chaise alors que Lia s'installe à côté. Je hoche la tête en regardant tout le monde encore présent.

Il y a des membres que je ne connais pas, sûrement de Dallas, mais aussi encore quelques-uns de Whitesboro. Le président, le vice-président, Keir, Alex et Spencer.

Leur présence me touche particulièrement, d'autant plus Alex qui pose toute son attention sur moi. Le regard qu'il m'adresse me rend vulnérable, surtout que c'est un regard qu'il m'a interdit depuis quatre ans.

— Cassie...

Je secoue la tête et me racle la gorge.

Je sais quelle image je renvois actuellement, notamment à tous ces membres inconnus de Dallas. Celle de la pauvre brebis stupide et brisée. Je déteste ça. Je ne veux pas qu'ils sachent à quel point je suis moche à l'intérieur. Personne ne doit savoir.

S'ils commencent à creuser, ils découvriront des choses que je ne peux pas avouer. Des secrets inavouables. Des cadavres que j'ai enterrés derrière moi.

— Tony a fait référence au compte en banque de Lia, quand on y était. Est-ce qu'il aurait pu pirater ses relevés ?

Il faut que je reprenne le contrôle, que je dévie la situation loin de moi, alors je tente de repenser au moindre détail qui pourrait permettre d'aider le club.

— Nous avons déjà émis cette hypothèse, s'enquit le président.

Je hoche la tête et réfléchis à quelque chose d'autre.

— Pourquoi Dereck a fait référence au moment où Alex a ramené l'argent ? Ça remonte à des années... Pourquoi maintenant ?

Personne ne me répond, mais je n'abandonne pas.

— Est-ce que vous avez pu retrouver quelque chose sur la caméra qu'ils avaient à l'entrepôt ? Peut-être qu'il y avait quelque chose...

Je suis brusquement coupée par Alex. Lorsqu'il se redresse, sa chaise tombe en arrière dans un bruit sourd qui me fait sursauter, alors qu'il me fixe. Il ne dit rien, mais son regard hurle.