Chapitre 48

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Point de vue Cassie

Le retour à Dallas se rapproche. Étant donné que je pars bientôt, j'attrape le simple soda sans alcool que Lia me tend, et le savoure. La chaleur texane me colle à la peau et le moindre rafraichissement me fait un bien fou.

Assis dans le salon de Keir et Lia, nous buvons pour fêter cette fin de week-end un peu chaotique, qui nous ressemble si bien.

— À Keir et Lia ! s'écrit Niles.

— À Lia et Keir ! dis-je.

— À Cassie ! sourit Lia.

— À nous ! continue Keir.

Quand on trinque, Lia me fusille du regard parce que j'ai déjà englouti la moitié de mon verre, mais j'esquisse un petit sourire amusé en haussant les épaules.

— Tu es sûre de ne pas vouloir rester un peu plus ?

Depuis hier soir, mon esprit s'est détaché de mon corps et je flotte dans une dimension loin de la réalité, je le sais. Avoir dit adieu à tous les démons de mon passé et d'autant plus depuis la discussion avec le shérif, me soulage d'un tel poids que j'ai besoin de quitter cette ville et retrouver une part de ma véritable réalité, celle que j'ai réussi à créer moi-même à Dallas. J'en ai besoin pour reprendre encrage dans la réalité.

— Non, ne t'inquiète pas. On se voit bientôt, de toute façon !

— Tu ne comptes pas disparaître pendant trois mois encore une fois, n'est-ce pas ?

Je secoue la tête en souriant.

— Promis, on se verra avant.

— Il y a intérêt. Regarde-moi bien, Cassie Becker, si tu ne rentres pas dans minimum une semaine, je te retrouve et je t'enferme dans ma cave.

— Premièrement, tu n'as pas de cave. Deuxièmement, avec mon boulot et mes cours, je ne vais pas pouvoir rentrer aussi rapidement. Troisièmement, tu vas me manquer aussi.

Elle sourit et tend la main au-dessus de la table pour presser mon épaule.

— Je viendrais te voir, dans ce cas. Parce qu'on ne va pas se mentir, je ne travaille même plus à la librairie ces derniers temps, j'ai tout mon temps libre.

— Et voilà ! On a trouvé une solution.

Pendant que Lia commence à me raconter ce qu'elle aimerait faire pendant ses venues à Dallas : comme retourner au bar où elle allait souvent durant ses études, revoir certains chirurgiens avec qui elle a travaillé, ou même recontacter certains élèves avec qui elle s'était bien entendue ; je croise le regard de Keir qui m'observe. J'arque aussitôt un sourcil et lui lance un regard.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je peux te poser une question ?

— Dis-moi ?

J'entends encore Lia parler, mais après avoir remarqué que je ne l'écoutais plus, elle se rabat sur Niles qui l'écoute attentivement, tandis qu'il caresse paresseusement ma cuisse du bout des doigts. J'adore la chaleur qui se déverse dans ma poitrine grâce à sa présence.

— Pourquoi tu as pris leur nom de famille ?

Je m'attendais à recevoir un coup au cœur à cette question, je m'attendais à revoir mon passé ou même leur image me sauter au visage, mais rien. Il n'y a rien. Je ne fais que hausser les épaules.

— Je n'ai pas vraiment leur nom de famille, légalement. Sur tous mes papiers d'identité, j'ai mon vrai nom. C'est simplement qu'ils avaient demandé à l'école que tout le monde m'appelle par leur nom, et rapidement, personne n'a cherché à vérifier sur mes papiers.

Black Bikers, Tome 2 : La brebis égaréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant