Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 42

Point de vue Cassie

Je traverse le campus le plus vite possible pour rejoindre mon prochain cours, déjà en retard. Quelle idée de dispenser deux matières dans deux bâtiments aussi éloignés ? Je déteste le vendredi à cause de ça, parce que tous mes cours sont à l'opposé l'un de l'autre et je dois courir.

Alors que je traverse la pelouse et vois enfin le bâtiment où mon cours se déroule, je sens mon portable se mettre à vibrer dans ma poche et le sors distraitement en gardant mon rythme rapide. Je découvre le nom de Lia et souris en décrochant.

— Allô !

— Salut ! Je te dérange ?

— Non, non, je suis à l'université, je vais en cours là. Mais dis-moi, j'ai encore deux minutes devant moi.

— Je peux te rappeler plus tard, hein.

— Mais non, dis-moi. En fait, je voulais t'appeler aussi, mais je n'ai pas eu le temps ces derniers jours.

— Ah bon ? Dis-moi en première alors !

— C'est toi qui m'as appelé, alors vas-y. Crache le morceau.

— Non, toi d'abord.

Je grogne, mais souris en arrivant en bas des marches du bâtiment. Je les monte en soupirant, mais sens mon cœur se réveiller au souvenir de vendredi dernier.

— La semaine dernière, je suis allée au Cocyte, c'est le bar des Black Bikers de Dallas. Et il s'avère que...

— Quoi ?

— Niles m'a présenté officiellement devant toute la boîte !

— Naaan ! Arrête !

— Je te jure !

— Je ne pensais pas que ça serait si sérieux ! Je suis trop contente pour toi, Cass. C'est trop bien !

— Oui, souris-je. Je ne m'y attendais pas.

— Mais ça veut dire que c'est vraiment sérieux entre vous ?

— On peut dire ça, oui. Il m'a avoué qu'il m'aimait.

— Et toi ?

— Et moi... Je l'aime encore plus.

Elle éclate de rire à travers le téléphone et j'entends son sourire quand elle reprend :

— C'est fou, Cass. Tu te rends compte ?

— Non, pas vraiment, souris-je. Je n'arrive pas à réaliser à quel point ma vie a changé maintenant.

— Comme quoi... Je suis vraiment heureuse que tu sois allée à Dallas, même si tu me manques.

— Tu me manques aussi, mais c'est vrai que je suis tellement mieux maintenant...

Petit à petit, j'ai l'impression que tout mon passé s'efface et se laisse remplacer par une réalité plus heureuse, plus joyeuse, et j'adore ça. Je m'y raccroche comme une folle, parce que c'est la première fois de ma vie que j'éprouve autant de bonheur. Ma vie est vraiment comme je la rêve depuis toujours.

Je fais des études que j'aime, j'ai un travail qui me plaît avec des collègues avec qui je m'entends bien, j'ai un chien que j'adore et un petit-ami que j'aime. Rien ne semble pouvoir détruire ça. C'est la première fois de ma vie que je suis aussi sereine.

Alors je soupire dans le téléphone en traversant les couloirs, sans faire attention aux étudiants qui me bousculent. Je ne fais attention à rien autour de moi et flotte tranquillement. Je ne me presse plus pour ne pas arriver en retard, je profite simplement de l'instant présent.