Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 38

Point de vue Cassie

Si, au début, l'atmosphère était gênante, ça a bien changé depuis. Je pense que les deux premières bouteilles de vin et celle de whisky ont réussi à nous détendre. Sadie et Isabelle me font mourir de rire, complètement déchaîné sur les musiques de Britney Spears alors que je vois Tania, Sarah et Alyssa en train de se mettre du vernis, le visage tartiné de soin. Les lumières sont éteintes, seulement une petite lampe autour des filles pour qu'elles voient leurs mains à vernir, sinon, nous avons reconstitué une boîte de nuit dans le salon de Sadie.

À force de sauter partout, je suis essoufflée et je bois plus que de raison pour m'hydrater. Bien que l'alcool n'aide en rien, ça a le mérite de m'étourdir et de me faire oublier absolument toutes les douleurs que mon corps éprouve.

Parce que je suis courbaturée de partout. Évidemment, le sexe avec Niles est si puissant et si incroyable, que je redécouvre des muscles de mon corps que j'avais oublié, ou même que je n'avais jamais connu.

Alors je finis malgré tout par me laisser tomber dans le canapé en soupirant, le cœur affolé et la tête flottant loin de la réalité. C'est si agréable que je ferme les yeux en souriant, apaisée et joyeuse.

Ce n'est qu'à ce moment que j'entends la musique se baisser jusqu'à devenir un simple fond et que je vois la lumière s'allumer à travers mes paupières closes. Je grogne en ouvrant un œil et vois que tout le monde a le visage tourné vers Sadie. Elle tient un verre en main et rigole, complètement ivre.

— Et si on faisait un jeu ?

— Quoi comme jeu ?

— Vu qu'on ne se connaît pas assez, on pourrait faire un action et vérité ! On apprendrait à se connaître, propose Isabelle.

— Ouais, grave !

— Ou alors on pourrait faire un jeu d'alcool avec des cartes, lance Alyssa.

— D'abord on apprend à se connaître, ensuite on joue pour se bourrer et comme ça, on oublie tout ce qu'on s'est dit, s'amuse Sadie.

Tout le monde semble tenté par cette idée et nous nous retrouvons bientôt en cercle autour de la table basse du salon, moi sur le canapé à côté de Sadie, suivi par les autres sur le sol ou sur les fauteuils.

— Je commence !

Sadie sourit et se tourne vers Isabelle en jouant avec ses sourcils.

— Action ou vérité ?

— Vérité !

— Est-ce que c'est vrai que tous les gars sont rentrés dans la chambre pendant que tu le faisais avec Oli ?

— Ouuhhhh !

La plupart éclatent de rire alors qu'Isabelle sourit en secouant ses mains.

— Ouais, c'est vrai !

— Mais non ? Comment ça s'est passé ?

— On était au Cocyte, comme d'habitude, on s'éclatait et tout. Puis, à force, on a eu envie de... plus. Évidemment, on n'avait pas envie de rentrer chez lui ou chez moi, on s'est dit qu'on allait prendre une chambre discrètement pour faire nos petites affaires. Mais, on aurait dû réfléchir un peu plus, parce qu'on les connaît, les gars... On sait comment ils sont et quand ils nous ont vus disparaître, mais que la moto de Oli était toujours là, ils nous ont cherchés partout. Jusqu'à nous retrouver.

Tout le monde éclate de rire alors qu'elle secoue la tête en poussant un soupir théâtral. Je comprends rapidement que le Cocyte est comme la Géhenne à Whitesboro, avec ses chambres privées.