Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 27

Point de vue Cassie

Je souris en sentant mon bracelet vibrer et je le renvoie à Lia. Depuis son départ, ce matin, elle m'envoie des petites vibrations toutes les heures pour prendre de mes nouvelles, ce qui m'amuse et me permet de me sentir moins seule.

Le docteur Kauffman m'a arrêté pendant deux semaines. Malheureusement, comme je m'y attendais, je n'aime pas rester immobile. Lorsque je m'allonge dans mon lit, toutes les horreurs de ma vie me reviennent et me hantent jusqu'à ce que je sente la crise d'angoisse m'envahir.

Alors je bouge.

Mes côtes me font moins mal et je peux donc ranger mon appartement, le laver, sortir faire une balade dans le parc, regarder un film...

Lia a passé une semaine ici pour soigner mes plaies, panser mes blessures, m'accompagner à traverser cette nouvelle situation. Celle où tous mes secrets ont éclaté.

J'ai toujours réussi à oublier et passer rapidement à autre chose, mais cette fois, ça a été plus dur que d'habitude. Alors je suis contente qu'elle soit restée pour me consoler. Elle m'a surtout montré que malgré tout ce qui était arrivé, elle resterait là, quoi qu'il arrive. Peut-être que j'en vaux le coup, finalement.

Mais elle est partie ce matin, parce que j'avais malgré tout besoin de me retrouver seule et je pense que Keir ne supportait plus d'être aussi loin d'elle : il l'appelle quatorze fois par jour pour lui demander comment elle va, comment je vais, ce que nous faisons... Je ne m'attendais pas à voir Keir Gordon, le grand sergent d'arme de Whitesboro, aussi mielleux et doux. Pourtant, ça lui va vraiment bien. Et il rend heureuse ma meilleure amie, c'est le principal.

Il me reste encore une semaine de repos, avant de reprendre le travail et les cours. Mais maintenant que je suis seule, je ressens à nouveau cette angoisse glaçante m'envahir.

Le film que je regarde ne parvient pas à me captiver. Au contraire, je commence à m'enfouir dans mes pensées, jusqu'à ce que ça me fasse à nouveau mal.

Le shérif, Alex, Lia, les Becker... Tout repasse encore et encore dans mon esprit.

Quand mon portable vibre à côté de moi, je reviens à moi et l'attrape lentement. En découvrant une photo de Browkie, mes angoisses s'apaisent alors qu'un sourire parvient à monter sur mes lèvres.

Comme d'habitude, Niles m'envoie des messages tous les jours pour me demander comment je me sens et m'envoyer une photo de Browkie. Ça fait une semaine que nous ne nous sommes pas vus et je le ressens dans chaque message qu'il m'envoie.

Moi : J'ai l'impression qu'il grandit !

Niles : Ça s'appelle prendre du muscle. Il va devenir le meilleur chien de mon groupe.

Moi : Ne t'emballe pas, n'oublie pas que je le récupère à la fin de mes études.

Niles : Ça dépend. Peut-être que tu resteras à Dallas à la fin.

Moi : Pourquoi je ferais ça ?

Niles : ;)

Niles : Pour rester avec moi, évidemment.

Je souris et secoue la tête avant qu'il me renvoie un message.

Niles : On aura peut-être même emménagé ensemble d'ici là !

Moi : Tu te projettes beaucoup. Qu'est-ce que tu imagines d'autre ?

Niles : On aura vingt chiens, parce que tu ramèneras tous les chiens errants que tu verras.

Moi : Ça me ressemble bien. Quoi d'autre ?

Niles : Tu vas vouloir changer la déco de ma maison.

Moi : Évidemment.