Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 34

Point de vue Cassie

Le cuir est froid quand je me laisse tomber dans le canapé, mais je l'ignore en poussant un long soupir hors de ma poitrine. Je ne cesse de penser à Niles et m'interroge sur sa sécurité.

— Tu penses que ça va aller ?

Sebastian hoche la tête en s'installant à l'autre bout du canapé. Il a pensé à retirer ses chaussures en arrivant, ce qui me donne l'impression que nous avons évoluer dans notre relation. C'est assez agréable.

Je ne me sens plus comme la brebis des Black Bikers, pour une fois, je me sens comprise par un membre qui n'est pas Niles ou Keir, Spencer, Alex, Harry... Pour une fois, quelqu'un me traite comme une vraie personne.

Je n'aurais pas parié sur Sebastian, il y a quelques semaines. Pourtant, le savoir à mes côtés ce soir, le voir aussi conscient de ma sécurité et alors qu'il traite cette maison, mon lieu de paix, avec respect me rend heureuse.

— Niles sait ce qu'il fait.

Je pousse un soupir en passant une main dans mes cheveux.

— Je sais, marmonné-je. Je lui fais confiance. Mais je n'arrête pas de penser à ce que le Red a dit... Le club de l'arbre n'a pas disparu... Je pensais qu'avec la mort de... Je pensais que...

Je n'arrive pas à finir mes phrases. Je me trouve stupide d'avoir cru que toute cette organisation provenait simplement de cet abruti de Tony... Comme s'il était capable de ça.

— Au fond, je préférais croire que tout ça n'était qu'une connerie passagère venant de l'esprit vengeur de Tony. Ça m'évitait de réaliser la situation.

Je tourne la tête pour croiser son regard et esquisse un sourire vide et fatigué.

— Cette situation où quelqu'un d'encore plus puissant et plus fou en veut à toute notre famille.

La douleur résonne dans son regard, mais il se redresse et secoue la tête.

— Ce n'est pas un groupe d'anonyme qui vont nous détruire, Cassie. Ne t'inquiète pas.

— Même seulement vous blesser... Je ne veux pas de ça. J'ai préféré croire que tout ça allait partir avec la mort de Tony et de Dereck, comme s'ils étaient la cause de tout. Mais quoi ? Maintenant, il faut que je me fasse à l'idée qu'il y a quelqu'un de pire derrière tout ça ?

Je ferme les yeux pour retenir l'angoisse qui tente de s'enrouler autour de moi. Je dois me contrôler pour ne pas me mettre à hurler ou à pleurer. Trop de chose se mélange en moi et je ne sais plus comment tout supporter.

— Je pensais que ça s'était arrêté après mes révélations, après la mort de Dereck, il y a deux semaines. Je pensais enfin pouvoir retourner en cours et au boulot lundi, sans crainte et sans angoisse. Je pensais que demain, j'allais pouvoir reprendre le travail sans m'inquiéter, sortir dans la rue, profiter du début du printemps, sans me prendre la tête. Mais je vais devoir regarder à nouveau derrière mon épaule en marchant... Et Niles aussi... Et Lia... Et...

Toutes les personnes que j'aime le plus sont à nouveau en danger. Inconsciemment, j'ai préféré me convaincre que le club de l'arbre avait été dissous pour mon propre bonheur. J'ai préféré nier l'évidence pour permettre à mon cerveau de se ressaisir après les dernières semaines... Mais la réalité nous rattrape toujours.

— Tout ne sera pas réglé aujourd'hui, mais ça finira par l'être, marmonne-t-il. Je pourrais te dire de ne pas t'inquiéter, mais ça serait stupide. C'est normal que tu t'inquiètes et je comprends. Sache juste que nous sommes conscients du danger et que nous allons le régler.