Black Bikers, Tome 2 : La brebis égarée

Chapitre 33

Point de vue Niles

Alors que je vois la voiture de Cassie disparaître, suivi par la moto de Sebastian, ma colère continue de pulser dans mes veines et il suffit que je tourne la tête vers le Red Blood pour savoir que cette fureur est visible.

Il lève les mains en l'air et se recule d'un demi pas.

— Je comprends, j'ai dépassé les limites. Je ne pensais pas que c'était une copine officielle.

Ça n'arrange pas la situation, au contraire, un nouvel agacement m'envahit et je m'avance vers lui, provoquant un mouvement dans la foule.

— Ça ne change rien. Copine officielle, régulière ou autre, tu n'as pas à approcher une de nos femmes pour nous atteindre ! Dans ton gang, ça aurait valu une mort froide sans procès.

Il détourne le regard, alors que je continue de m'avancer jusqu'à l'attraper par le col de sa veste.

— Tu m'entends ? sifflé-je. Si j'entends que tu as approché une seule de nos copines, rien que d'un seul centimètre... Je te tue. Si j'apprends que tu as simplement regardé... Juste...

— Niles.

La voix de Trent me rappelle à la réalité, surtout lorsqu'il pose sa main sur mon épaule pour me faire reculer et je prends aussitôt conscience d'avoir sorti mon arme pour la planter sous le menton du Red.

Je cligne des cils pour me ressaisir alors que la colère continue de pulser dans mes veines, mais je cherche à me ressaisir.

Cassie a raison. Nous sommes sur leur territoire et il suffirait d'une seconde pour que je commette une terrible erreur qui pourrait mettre le club entier en danger.

Cassie va bien, Sebastian la ramène et Browkie la rejoindra rapidement. Tout va bien.

Alors, je dois me calmer et écouter ce que ce connard de Red a à dire. Pour la protéger, il faut que je sache tous les dangers qui continuent de roder dans la ville et qui pourraient la blesser...

— Je pense avoir été clair, sifflé-je. Maintenant, parle-moi de ce club.

Le fait qu'il ne tente pas de se dédouaner me calme. Il donne même l'impression qu'il sait qu'il a fait une erreur en approchant Cassie et ça a le mérite de m'apaiser. Il n'est pas totalement con et irréfléchi, comme le sont la plupart des Red Blood.

— Ils ont été vu sur notre territoire plusieurs fois, sans qu'on ne comprenne qui ils étaient, mais il y a peu on a découvert qu'ils approchaient nos gamins pour leur donner du travail.

— Du travail ?

Il hoche la tête, mais avant de continuer, il fait un signe de menton vers le bois derrière. En une seconde, je comprends ce qu'il veut dire et je prends conscience qu'une fête bat toujours son plein derrière nous et que quelques regards s'attardent sur nous.

Aussitôt, je le suis à travers la forêt pour nous éloigner des civils et nous terminons devant un air de pique-nique. Je m'installe nonchalamment autour d'une table et croise les bras sur ma poitrine.

— Continue.

Il n'aime pas mon arrogance, mais après ce qu'il a fait, il a l'intelligence de ne pas faire de remarque.

— Ils ont commencé à parler avec nos gamins à la sortie du lycée, puis ont commencé à rejoindre nos cités. Nous n'avons pas réussi à savoir ce qu'ils voulaient jusqu'à ce qu'ils aient l'intelligente idée d'approcher le petit frère d'un des nôtres.

Ça me paraît étrange. Anthony et Dereck n'ont jamais cherché à développer leur club vers des personnes extérieurs au club, et encore moins des mineurs. Ça me paraît exagéré et complètement irrationnel face à leur façon d'opérer habituelle.