☽☾ 𝐻𝐸́𝑅𝐼𝑇𝐼𝐸𝑅 ☽☾

Chapitre 1

Il fait sombre.

Pas une once de lumière.

Il fait froid.

Un froid glacial.

Les jambes ramenées contre ma poitrine, ça fait maintenant des heures... ou peut-être même des jours, que je cherche à me réchauffer.

Assise dans l'obscurité de cette cave, je n'ai aucune idée du temps qu'il doit faire dehors.
S'il fait jour ou s'il fait nuit, s'il pleut ou s'il vente, seul la fraîcheur de l'hiver qui vient caresser ma peau répond un temps soit peu à ma question.

J'ignore combien de temps je suis enfermer ici, combien de temps je vais encore devoir me battre contre cette torture, ce calvaire.

Pourtant, depuis le temps, je devrais y être habitué.

Ce n'est pas la première fois qu'elle m'enferme et ce ne sera sans doute pas la dernière.

Pourquoi?

Hein Ayla?

Pourquoi à-t-il fallu que tu sois lié à cette famille?

Cette famille qui ne t'acceptera jamais. Cette famille qui te gardera indéfiniment cachée dans l'ombre car tu ne leur ressemble pas.

Pourquoi?

15 ans de malheur et je suis toujours là, malgré moi...

Je dois subir car le secret doit être préservé, subir parce qu'il le faut.

Mais je n'en peux déjà plus.

La tête plongé au creux de mes bras, je retiens mes larmes pour ne pas qu'elle s'écraser sur ce jogging qui avec ce tee-shirt cherchaient à me tenir chaud.
Ce qui est inutile, ils n'empêchent pas ce froid mordant de pénétrer mes os, pour cela il m'aurait fallu bien plus de tissu, chose qu'elle m'a aussi refusé.

Me voir souffrir est son passe temps favori, elle se réjouit de mon malheur, de la torture quelle prend plaisir à me faire subir. J'ignore pourquoi une telle haine envers moi, pourquoi un tel acharnement malgré mes origines.

Je ne comprend pas et je ne comprendrais sans doute jamais.

Je frotte mes mains contre mes jambes en soufflant pour me réchauffer alors que mes dents commençaient à s'entre-choquer. Les longues boucles de ma crinière ramenées à l'avant, ne me protègent pas non plus contre ce froid, j'ignore si je réussirais à tenir jusqu'à ce qu'elle décide de me libérer.

Avec le sang chaud qui coule dans mes veines, j'aurais dû tenir encore un moment, mais ce sang n'est pas pur alors je reste persuadé que mon heure arrivera bientôt.

Ça ne serait pas plus mal, je serais enfin libéré de mon destin voué à être tragique et cette famille sera enfin libérée de la demi-louve qui entache leur réputation depuis bien trop longtemps.

Oui, ça serait parfait, je pourrais ainsi retrouver ma mère. Une humaine innocente qui a risqué sa vie pour protéger le fruit de son amour.

C'est bien ça maman ?

Le bruit d'une serrure coupe court à ma mélancolie. Une vive lumière vient éclairer cette cave trop longtemps plongée dans le noir et ma vison avec. Je plisse les yeux pour voir une ombre en haut des marches avant d'entendre une voix féminine emplir la salle.

— Votre père vient d'arriver, la Luna m'envoie vous chercher.

Prise au dépourvue, je relève la tête pour mieux voir cette femme.