Chapitre 14

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Cela fait quelques minutes que nous avançons sur ce nouveau sentier à l'autre extrémité du camp.

Un silence agréable planait, me laissant profiter de cet élément de verdure, de cet environnement étrangère qui se voit bien plus accueillant que les regards qui me transcendaient plutôt.

L'odeur particulière de la nature qui s'impose majestueusement, est à la fois délicate et puissante. L'humidité des feuilles, cet air frais et pur, rend son parfum si unique que s'en ait étrangement apaisant.

Je me rend alors compte que je respire cet air extérieur et non plus cet air renfermé, celle de cet espace confiné et sombre resté en Europe.

Ici il n'y a pas de mur, pas de cave et pas de barrière.

Mais ça reste si étrange, je ne m'y fais toujours pas.

Tous est réel Ayla, ressens le.

Cette petite voix...Celle qui remplace quelque fois celle de mes démons.

Elle est si basse, comme un murmure au tréfonds de mon subconscient.

Je l'entends, mais j'ignore si je peux lui faire confiance. Si je peux me laisser aller à ce sentiment qu'elle me dit constamment de ressentir.

Libre?

Tu l'étais avant pourquoi ne le serais-tu pas maintenant? Regarde ce paysage, qu'est-ce qu'elle t'inspire?

Je regarde.

J'essaye de profiter de cette simple balade pour observer, écouter et apprécier la beauté de cette forêt à l'aspect presque féerique et fantastique me laissant penser que je nage en plein rêve.

Le bruit du vent, des oiseaux et de la nature en elle-même, n'échappe pas à mes sens. Cette vue magnifique et impressionnante sur ses arbres vertigineux mais sublime, qui s'étend vers le ciel ne laissant filtrer que de fine lumière égaillant la beauté de ces papillons qui passe sous mes yeux. Elle m'offre le plus beau des spectacles.

Et je souris.

Oui je souris car j'en ai rêvé durant toutes ses années passées dans l'ombre.

Et ces papillons, ils ravivent de vague souvenir qui me font ressentir ce sentiments de sérénité que je ressentais avec elle.

Maman.

— Ce n'était pas un accident n'est-ce pas?

Le vent frais, provoquant le bruissement des feuilles autour de nous, vient caresser mes boucles et ma joue dans un souffle accompagnant ses mots reçus par un silence.

Il me prend de court, me sortant brutalement de ma rêverie.

— Tu as menti en affirmant que ton exposition à ces flammes était accidentelle. relève-t-il avec ce ton calme qui lui est visiblement propre. Pourquoi?

Il baisse les yeux sur moi pour appuyer sa question et examine en même temps ma réaction qui exprime malgré moi ma confusion.

Pourquoi remettre ça sur le tapis?

Pourquoi ramener cette histoire qui a assez marqué mon esprit?

Pourquoi ne pas simplement me laisser la maquiller en un futile accident pour ma propre paix et celle que j'essaye de garder autour de moi?

— Je n'ai pas menti.

Juste omis les principaux raisons qui m'y ont poussée.

— Vraiment? insiste-t-il.

☽☾ 𝐻𝐸́𝑅𝐼𝑇𝐼𝐸𝑅 ☽☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant