☽☾ 𝐻𝐸́𝑅𝐼𝑇𝐼𝐸𝑅 ☽☾

Chapitre 39

I found peace in your violence
Can't show me, there's no point in trying
I'm at one, and I've been quiet for too long

Silence~ Khalid ft Marshmello

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PDV AYLA

Serrant ce panier repas contre mon ventre, je continue de gravir ces marches humides avec précautions, veillant à ne pas renverser le contenu que je transporte et à ne surtout pas faire de faux pas. Loin de moi l'envie de faire une chute mortelle si tôt le matin.

La hauteur de cette tour à mes yeux reste tout de même impressionnante, c'est à en donner le vertige. 

Comment ont-ils fait pour la construire si parfaitement?

Je devrais penser à poser la question à Keran un jour. 

Atteignant aisément l'étage où se trouve son bureau, j'inspire un coup pour calmer mon cœur battant à l'idée de le revoir.

Cette excitation revient toujours à ce moment précis, accompagné de cette sensation dans l'estomac.

Je ne me l'explique pas et ça peut paraître absurde quand on sait qu'il a passé la nuit avec moi, comme tous les autres depuis notre retour. 

Seulement, ce matin encore il est parti à l'aube, me laissant seul entre ces draps imprégnés de son odeur, et malgré mes efforts à m'adapter à cette nouvelle routine, malgré ma connaissance et ma compréhension vis à vis de ses obligations, j'ai du mal à éviter cette déception qui m'étreint malicieusement au réveil. 

Je voulais juste retrouver cette sensation de me réveiller entre ses bras, qu'il soit le premier que je vois en ouvrant les yeux et passé des journées entières en sa compagnie comme avant, mais ça pour l'instant, s'était loin d'être possible. 
Et cette frustration et ce manque de lui, devient vraiment insoutenable.

Est-ce que je deviens dépendant, accros?

Posté devant la porte de son bureau, je frappe trois coups sur ce bois en chaîne pour m'annoncer avant d'attendre qu'il me dise d'entrer, mais aux lieux de sa voix habituelle, j'entends des pas se rapprocher et la porte s'ouvre sur Casey.

— Ah, bonjour la belle, va s'y entre. m'invite-t-il sans tarder.

Je m'avance dans la pièce en lui répondant chaleureusement avant de me détourner de lui pour chercher Keran des yeux, mais à ma grande surprise, je tombe à la place, sur cinq autre pairs d'yeux inconnus qui me dévisagent.

Mes pas s'arrêtent nette, prenant le temps d'observer ces trois hommes et deux femmes en combinaison noir.

Ils se tenaient droit comme des soldats devant le bureau de Keran, mains croisées derrière le dos. 

Je crois que je tombe mal.

— Ayla!

La voix grave de Keran qui m'interpelle me ramène. Je le cherche du regard et le vois se redresser et me tendre la main pour que je le rejoigne.