CHAPITRE 27 - L'invité surprise

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Je poussai immédiatement un cri de panique : par les glandes de Merlin, qu'est-ce que Scorpius Malefoy foutait dans ma chambre ?!

Un tic agita sa joue, comme s'il se retenait de rire. Le spectacle horrifiant du jeune homme en train de se fendre la poire eut le don de m'achever et, prise d'un élan, je m'emparai de ma baguette et la pointai vers mon fantastique meilleur ennemi lorsque la voix grave de mon père résonna depuis le rez-de-chaussée.

— Rose ? s'enquit-il avec un ton concerné, probablement alerté par mon glapissement. Est-ce que tout va bien ?

Putain il ne manquait plus que ça. S'il décidait de se pointer dans ma piaule, j'étais mal. J'envoyai donc au diable toutes mes résolutions en répondant.

— Oui oui, je me suis juste cogné l'orteil ! mentis-je éhontément tout en fusillant du regard mon étrange invité.

— Tu as besoin du kit de secours magique ? demanda mon père, sa voix plus proche que jamais.

Pourquoi fallait-il qu'il ait une conscience paternelle maintenant ?!

— Non ! répondis-je dans un élan de panique alors que Malefoy frôlait sûrement la crampe à force d'essayer de contrôler ses zygomatiques.

J'attendis un instant que les pas lourds de mon paternel s'éloignent avant de m'approcher du Serpentard en gardant ma baguette dirigée sur sa poitrine.

— Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ?

Je n'avais pas crié, mais ma voix était restée ferme et mon ton, dur. Avec un air supérieur, il sortit de sa veste la note que je lui avais envoyée quelques jours plus tôt et l'agita sous mon nez, une expression triomphante figée sur ses traits. J'inspirai profondément pour faire passer le goût douloureux de l'échec que je sentais sur ma langue. Quelle idiote. Ça m'apprendrait à le provoquer en permanence.

— « Je suis sûre que tu sais où j'habite Malefoy », commença-t-il à réciter et je levai les yeux au ciel, « rien ne t'empêche de te ramener et de vérifier par toi-même. » Du coup je suis venu vérifier par moi-même, comme tu dis.

— Tu es incroyable.

J'étais sidérée par son culot et franchement inquiète par sa réussite.

— Merci.

— Ce n'était pas un compliment, rétorquai-je. Et comment as-tu fait pour t'introduire dans ma chambre d'abord ? Tu n'as pas été repoussé par nos sortilèges de défense ?

Davantage que sa présence dans ma chambre, l'idée qu'il y eut une faille dans la sécurité bien rodée de notre maison me tracassait bien plus.

— J'ai frappé à la porte et ton père m'a fait entrer, expliqua-t-il de la manière la plus rationnelle qui fût.

Je me figeai et le dévisageai, interdite. Est-ce que j'avais bien compris ?

— Mon père sait que tu es ici ?!

J'hallucinai. Est-ce que je venais de lui mentir pour rien ? Et quelles drogues avait-il pris pour laisser entrer Scorpius ?

— Oui. Je lui ai dit que McGowan nous avait donné un devoir commun, développa-t-il en montrant une pile de parchemins et son manuel de potion flambant neuf.

— Et il t'a laissé monter dans ma chambre ?

J'allais avoir besoin de toucher quelques mots à mon géniteur, notamment à propos du fait qu'on ne laisse pas entrer des garçons dans la chambre de sa fille sans son consentement.

— Évidemment, qu'est-ce que tu croyais ? Que j'allais me ramener à dos de balais, percer les secrets de défense de la maison de la Ministre de la Magie et m'introduire par ton velux ? D'ailleurs, je ne savais même pas que ta chambre était sous les toits. C'est très... charmant.

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