CHAPITRE 42 - L'amour

70 11 11
                                    

Je suis de retour dans le cabinet de la Docteure Weiss.

— Et bien, c'était une rétrospective vraiment intéressante Miss Weasley.

Je soupire. « Intéressante » est un mot à double tranchant. Il est tout autant positif que négatif et le plus souvent, il est impossible de déterminer sur quel côté on tombe. C'est un mot pour les hypocrites. Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ?!

— Ce n'est pas fini, déclaré-je sèchement.

Elle soulève un sourcil surpris. Elle se fout de moi ou quoi ?

— Il y a d'autres choses que vous souhaitez me raconter ?

— Vous vouliez savoir comment je suis tombée amoureuse d'un connard, non ?

Ma patience est clairement émoussée ces derniers temps. Elle est déjà rarement développée de base, mais j'ai remarqué à quel point cela avait empiré. Bien sûr, je sais exactement d'où cela vient. Les médicaments et potions qu'on me fait ingurgiter tous les jours pour m'aider à faire face au manque de whisky jouent sur mes nerfs. Au lieu de me rendre apathique, je suis constamment sur le qui-vive, prête à réagir au quart de tour et sauter à la gorge du premier venu.

Quoiqu'il en soit, il semblerait que je viens de rallumer une flamme d'intérêt dans les yeux de Nathalie Weiss.

— N'est-ce pas là ce que vous m'avez montré ?

— Vous n'avez pas l'air de réaliser.

Elle m'offre un sourire indulgent.

— Asseyez-vous, Miss Weasley.

Je m'exécute avec un regard noir. Je n'ai pas envie d'argumenter, mais je ne vais pas non plus lui rendre les choses plus faciles. Je croise les bras dans un geste rebel.

— Dites-moi, comment est-ce que vous définiriez l'amour ? Que signifie tomber amoureux pour vous ?

Finalement, je ne m'attendais pas du tout à cette question, et, de surprise, j'oublie d'être fâchée et les bras m'en tombent. Son interrogation me plonge dans une réflexion profonde.

— Eh bien... vous avez vu comment sont Rachel et James dans mes souvenirs, non ? C'est ça, l'amour.

Elle sourit.

— Est-ce que vous trouvez que votre relation avec Mr Malefoy ressemble, de près ou de loin, à ce qu'éprouvent votre cousin et votre meilleure amie l'un pour l'autre ?

Je lâche un ricanement ironique. Elle se fout de ma gueule ou quoi ? Est-ce qu'elle essaie de discréditer tout ce que j'ai pu lui raconter ?

— Non, bien sûr que non, je réponds sur le ton de l'évidence, puisque visiblement, elle me prend pour un jambon. Je ne suis pas débile. Mais c'est complètement différent. Rachel et James n'ont jamais eu de malédiction entre eux pour faire barrage.

— C'est vrai.

— Scorpius était tout pour moi, j'explique donc. Je ne vivais que pour lui. Je me serai jetée sous un bus pour lui. Je serais allée à Azkaban s'il en avait eu besoin.

— Je ne remets nullement en question votre affection pour lui.

— De l'affection ? Vous appelez ça de l'affection ? J'ai fui le pays parce qu'il me l'avait demandé ! m'exclamai-je avec colère. J'ai renié ma famille, mes amis, parce qu'il me l'avait demandé ! Est-ce que vous croyez que beaucoup de gens peuvent prétendre recevoir le même degré d'admiration de la part de ceux qu'ils appellent leur « moitié » ?! Non ! Bien sûr que non ! Ce que nous avions était unique, et impossible à  reproduire !

Tout au bord du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant