CHAPITRE 36 - Les faiblesses de Scorpius

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J'avais un mal de crâne épouvantable. Je poussai un gémissement en me retournant dans le lit dans lequel j'étais.

— Ne me laissez plus jamais boire, se lamenta Rachel.

Un grand soleil avait percé les fenêtres. Je me relevai à demi dans mon lit en plissant les yeux, tâchant de faire la mise au point sur ce qu'il y avait autour de moi. Nous étions dans la chambre d'Eglantine. Rachel était allongée sur la méridienne en dessous de la fenêtre tandis que la métisse et moi partagions son immense lit à baldaquin. Après la nuit dernière, nous avions décidé qu'il était certainement plus sûr si nous la ramenions chez elle. Vu comment nous étions saoules, c'était un miracle que nous ayons pu tirer cette conclusion et la mettre à exécution (la conclusion, pas Eglantine).

— Est-ce que quelqu'un peut éteindre le soleil s'il vous plaît ? ronchonnai-je.

Trois battements contre les doubles portes de la chambre de la Serpentard répondirent à ma question.

— Entrez ! coassa la voix de notre hôte qui n'avait toujours pas trouvé le courage de sortir de sa couette.

Une elfe de maison minuscule et aux oreilles tombantes fit grincer l'un des battants de bois.

— Bonjour Miss Zabini, bonjour amies de Miss Zabini ! Pettry est venue vous dire que Mr Malefoy vous attend dans le salon Miss !

Mon cœur dégringola dans ma poitrine. Il était impossible de se tromper sur l'identité du Malefoy en question. Rachel et moi échangeâmes un regard. Eglantine consentit à montrer son visage immaculé, jusque-là dissimulé par sa couverture. Il était impossible de dire qu'elle avait passé la soirée à boire, à se faire vomir, à rire, et à pleurer. En revanche, ses cheveux ressemblaient à un nid d'oiseau. Le moins qu'on pouvait dire, c'était qu'il s'agissait d'une soirée riche en émotions. Si Rachel et moi avions dormi en culotte, Eglantine avait un petit pyjama d'un satin bleu profond qui mettait vraiment en valeur sa peau mate. J'avais l'impression d'être un déchet. Elle se leva et arrangea sa tignasse d'un coup de baguette en les élevant dans un chignon élégant.

— Il n'y a pas de justice, marmonnai-je, dégoûtée. Elle eut un petit rire alors que Rachel hochait de la tête.

— Dis-lui que j'arrive, ordonna Eglantine à l'attention de son elfe de maison.

— Tout de suite ! obéit cette dernière avant de disparaître dans un CRAC sonore.

— Ça va aller ? me demanda la brune.

— Ça dépend. Est-ce que je peux rester sous ta couette pour toujours ?

Au même moment, mon estomac grogna bruyamment.

— Je ne suis pas sûre que ton ventre soit d'accord, plaisanta Rachel avec un sourire désolé.

J'enfonçai ma tête dans l'oreiller et gémis.

— Putain...

— Ne t'en fais pas, commença à me rassurer Eglantine. S'il est pénible, je le mets dehors.

Je souris, réjouie par cette perspective. J'étais très tentée de pousser le blond à bout du coup. Par expérience, je savais que j'étais douée dans cet exercice.

— Tu devrais t'exécuter dès maintenant alors, raillai-je.

Nous nous habillâmes et descendîmes dans la cuisine, où Malefoy attendait déjà, un verre de jus de citrouille devant lui. Mon cœur caracola dans ma poitrine en le voyant. Le Serpentard se leva d'un bond en fronçant les sourcils lorsqu'il constata notre présence à Rachel et moi, à la suite d'Eglantine. Il se recomposa néanmoins très vite un masque d'impassibilité. Eh bien, ça promettait d'être joyeux...

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