CHAPITRE 22 - L'anniversaire d'Albus (partie 1)

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— Quelle idée quand même, de tomber amoureuse de mon frère... marmonna Albus.

— Qui est amoureuse de moi ?

Nous nous retournâmes tous les trois vers la porte de la chambre, horrifiés et bouches bées. James se tenait dans l'encadrement, en train de manger un énorme sandwich. Une lueur curieuse allumait son regard. Putain, on était mal. Le jeune homme se gratta l'arrière de la nuque.

— J'étais venu dire à Rose que j'avais été sélectionné par l'équipe de Flaquemare...

Il sembla se rendre compte que sa présence avait lancé un blanc et qu'il venait de faire une boulette. Probablement parce que nous le dévisagions avec insistance. Mon cœur se mit à battre à mille à l'heure quand j'osai observer la réaction de ma meilleure amie, que je redoutais. Elle se pinçait les lèvres et se cachait derrière sa masse blonde, l'air perdu dans la contemplation de ses ongles. Je me sentis mal à l'aise pour elle.

— Qu'est-ce que j'ai encore dit qu'il ne fallait pas ? Pourquoi Rose ne se réjouit pas pour moi ? lança James, l'air un peu perdu. Et pourquoi est-ce que Davis se planque comme ça ?

Je lançai une œillade furibonde à mon cousin et ce dernier recula d'un pas, comme physiquement agressé. Quel idiot franchement ! Ce n'était pas possible d'être aussi crétin ! Comme si j'allais me réjouir pour lui quand il lançait ce genre de bombe !

— Je crois que je vais rentrer, déclara Rachel, la gorge nouée.

Je déglutis. J'avais envie de frapper mon idiot de grand débile de cousin qui, une fois de plus, avait réussi à tout foutre en l'air.

— D'accord, fit Albus, tentant de masquer sa déception.

— Je suis désolée, ajouta Rachel.

— Y'a pas de problème, dit-il.

— Bien sûr que si, y'a un problème. Même qu'il s'appelle James Potter, contrai-je, toujours en train d'assassiner du regard l'intéressé.

Ce dernier fronça les sourcils et croisa les bras.

— Non mais c'est le monde à l'envers là ! s'exclama James. J'arrive avec une super nouvelle et vous faites tous des tronches d'enterrement ! Franchement, j'apprécie. Merci beaucoup. Puis, vous pourriez au moins avoir l'obligeance de me dire qui est amoureuse de moi ! Je suis quand même un minimum concerné, merde !

Je pris une profonde inspiration, m'efforçant de ne pas répondre à sa petite attaque.

— Tu as raison Albus, c'est vraiment une idée de merde, dit Rachel au brun en fuyant les prunelles de James.

— Hé, commençai-je pour rassurer ma meilleure amie, rappelle-toi du couplet "je ne maîtrise pas mes sentiments", Davis.

Elle haussa les épaules, l'air malheureux. Puis, elle s'empara de son sac pour quitter la chambre d'Albus, quand elle constata que James était toujours dans l'encadrement de la porte. Sa haute stature ne permettait pas à la jeune fille de s'échapper.

— Tu es dans le passage Potter, fit Rachel, les yeux rivés sur ses chaussures.

— Pourquoi tu te casses ? dit James, faisant fi de la remarque de la blonde.

— Je viens de le dire. Et tu es dans le passage.

— Je sens que tu as un problème avec moi, Davis. Alors dis-moi ce que c'est maintenant qu'on en finisse. Je n'ai vraiment pas envie de te courir après pour que tu t'expliques encore une fois. Nous ne sommes pas à Poudlard là.

J'échangeai un regard inquiet avec Albus. Bien. Nous étions deux à redouter la catastrophe.

Rachel lâcha un énorme soupir, semblant chercher la force dont elle avait besoin pour affronter le grand brun. Puis, quand ce fut fait, elle releva la tête et plongea enfin ses prunelles dorées dans celles de l'élu de son cœur. Elle serra les poings, comme pour se donner du courage. Alors, je compris ce qui allait se passer. Elle allait le faire. Ça ne respectait pas du tout le plan mais elle allait le faire. Je me pétrifiai et arrêtai de respirer. Une part de moi aurait voulu se trouver n'importe où excepté là mais l'autre part raffolait des potins et se délectait du spectacle avec une espèce d'appréhension solidaire.

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