CHAPITRE 16 - C'est dans ma nature...

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— GRYFFONDOR GAGNE LE MATCH !

Le terrain de Quidditch explosa de cris de joie, de rires sonores et de lamentations agacées. Une salve d'applaudissements et de sifflements hurlèrent dans le stade. Gênée par le bruit soudain, je couvris mes oreilles. A côté de moi, mes camarades s'étreignaient, fous de joie, en sautillant sur place, en chantant, en brandissant des poings victorieux.

Le Quidditch n'avait jamais été trop mon truc, et malgré le bruit qui me cassait les oreilles, il était difficile de ne pas se laisser convaincre et entraîner par la bonne humeur qui faisait rage un peu partout autour de moi.

— On a gagné ! On a gagné ! On a gagné ! scandaient un groupe d'élèves de première année en dansant en cercle.

Je pouffai, les trouvant absolument ridicules.

— Rose !

Je me retournai et croisai le regard pétillant de gaieté d'Arthur. Je plissai les yeux, aveuglée par le soleil vif qui perçait à travers les nuages. Un sourire pourfendit mon visage. Arthur me fit une accolade, ce qui me surprit tellement que j'en restais toute rigide.

— Viens, on va fêter ça dans la salle commune ! s'exclama-t-il par-dessus la clameur de la foule.

Et sans attendre ma réponse, il m'entraîna à sa suite d'un pas guilleret.

La salle commune était un bordel monstre. Il y régnait un vacarme bien plus assourdissant que celui qui m'avait explosé les tympans quelques minutes plus tôt, dans les gradins. A peine fussions-nous arrivés que tout le monde vint saluer Arthur, le dieu de la fête, comme s'ils l'imploraient tous de mettre l'ambiance.

En deux temps, trois mouvements, Arthur avait installé deux grosses enceintes en lévitation qui déversaient les décibels de la RITM, la radio des jeunes sorciers. Il descendit quelques minutes plus tard de son dortoir, avec deux énormes caisses de Whisky Pur Feu. James, qui arrivait au même moment avec des cartons de Bièraubeurre émit un sifflement impressionné. Je cherchais Rachel et Albus du regard. Si James était arrivé dans la Salle Commune, se devait être leur cas également.

Depuis que Rachel avait compris la nature de ses sentiments pour James, elle avait complètement cessé de lui balancer des piques, comme trop perturbée par la nature de ses propres émotions pour réagir avec naturel. J'ignorais si James avait capté le changement d'attitude de ma meilleure amie car son comportement à lui n'avait pas changé d'un pouce. C'était super bizarre de voir mon cousin balancer ses vannes à la blonde sans qu'elle ne réagisse.

Je les repérais finalement dans la foule avec les autres membres de l'équipe de Quidditch. Ils furent tous acclamés et applaudis par l'ensemble de la salle commune en liesse, qui venait de les apercevoir également. Je devinais que le contenu de leur gobelet n'était sûrement pas étranger à leur bonne humeur et je décidai de passer l'éponge pour cette fois et de ne pas assumer mon rôle de préfète. Il fallait avouer qu'avec le verre qu'on venait de me fourrer dans les mains, j'étais difficilement crédible.

Quelqu'un — très certainement Finnigan — avait suspendu au plafond une immense banderole représentant tour à tour les membres de notre équipe de Quidditch sous leur meilleur jour lors des meilleurs moments du match. Il fallait avouer que celui-ci avait été particulièrement magnifique. Même moi, l'éternelle insatisfaite, j'avais été complètement bluffée par les performances des joueurs.

— Les Poufsouffle sont des nuls !

— POTTER ! POTTER ! POTTER !

Albus, qui avait effectué une manœuvre impressionnante pour s'emparer du vif d'or sous le menton de son adversaire ne savait plus où se mettre. A côté de lui, Rachel dévorait du regard James. Quelqu'un repoussa les canapés et les fauteuils contre les murs. James et Jack (l'un des batteurs de l'équipe) s'avancèrent vers Albus.

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