CHAPITRE 34 - Marathon

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— Tu es amoureuse de Malefoy ? répéta-t-elle, toujours abasourdie, l'air de ne pas en croire ses oreilles.

Je ne pouvais pas vraiment l'en blâmer. Il était vrai que c'était une sacrée surprise quand on connaissait le phénomène. D'accord, il était magnifique et il était loin d'être stupide, mais – et il s'agissait là d'un argument non négligeable – c'était aussi un type imbu de lui-même, arrogant, égoïste et persuadé qu'on lui devait tout. Il foulait le sol de Poudlard comme si l'école lui appartenait et il était incapable de la moindre once de compassion. Puis surtout, Rachel ne pouvait pas le sentir et elle ne s'en était jamais cachée. Après, il restait à déterminer si c'était le cas parce qu'elle le trouvait vraiment imbuvable, ou bien si c'était simplement dû au fait qu'il était insupportable.

Incapable d'articuler le moindre soin (j'avais trop peur de la faire fuir en courant) je hochai lentement la tête, redoutant sa réaction comme la dragoncelle.

— Mais... tu es sûre ?

— Enfin, on parle de Malefoy là quand même. T'es sûre qu'il ne t'a pas fait boire un truc louche ?

Je roulai des yeux.

— Rachel, je ne te dis pas ça pour que tu te moques de moi.

— Je ne sais pas ce qui est le plus horrible, que tu sois amoureuse de lui, ou bien que tu l'assumes. Est-ce que... est-ce que tu as, tu sais, tous les symptômes ?

— Les symptômes ?! m'exclamai-je, surprise. Ce n'est pas une maladie, tu sais.

— On parle de Malefoy là quand même, si ce n'est pas une maladie, qu'est-ce que ça pourrait bien être d'autre ?!

Je répondis par une œillade froide.

— Non, mais, est-ce que tu as des papillons dans le ventre ? Est-ce que tu veux le voir à chaque seconde de ton existence pour lui enfoncer sa tête dans son bol de porridge ?

— Je ne crois pas qu'il aime le porridge, et surtout, je crois que tu prends un peu trop en exemple ta propre relation avec James, là.

— En même temps, nous sommes clairement une référence, se vanta-t-elle en passant ses cheveux par-dessus son épaule.

Je pouffai.

— Ce n'est clairement pas comparable de toute façon...

— Ça, c'est sûr !

Je lui lançai un regard noir parce que je savais très bien ce qu'elle entendait par là et elle cessa enfin de gesticuler dans tous les sens, même si elle ne pouvait visiblement pas empêcher ses yeux de rouler dans ses orbites de manière un peu folle.

— De toute façon, il ne partage pas mes sentiments, annonçai-je alors.

— Ah parce qu'il est courant ?!

Je haussai les épaules, tentant de masquer mon embarras. Je sortis ma flasque de mon sac, sans me préoccuper de regard éberlué que me jetait Rachel.

— Mais qu'est-ce que tu fais, là ? interrogea-t-elle en pointant du doigt la petite bouteille.

— J'ai soif.

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