CHAPITRE 28 - Confession

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Rachel, Albus et moi étions dans la même calèche, en route pour le château, prêts à faire notre rentrée en septième année ; et au lieu d'être focalisée sur mes ASPIC comme j'aurais dû l'être, je n'arrêtais pas de me demander comment est-ce que j'allais pouvoir tout gérer. La liste était longue et commençait avec mes résultats scolaires, qui allaient être déterminants pour cette ultime année. Sans compter que je devais aussi faire face à cette attirance inépuisable que j'avais pour Scorpius Malefoy et qui semblait ne soulever que des problèmes. Et pour parachever ce tableau des plus préoccupants, il me fallait encore trouver une façon d'aborder Églantine Zarbini pour l'aider à résoudre son « souci ». Bien évidemment, comme  j'étais trop occupée à m'inquiéter de tout cela, je n'arrivais pas à me concentrer sur le discours que mon cousin était en train de tenir à propos de ses nouvelles résolutions.

Je n'avais pas eu l'occasion de retrouver Scorpius chez lui comme il l'avait sous-entendu quelques semaines auparavant, mais nous n'avions pas arrêté d'échanger du courrier tout l'été. Depuis que nous avions traversé ce qui avait semblé comme le pire de notre relation (j'étais loin de me douter que le pire était encore à venir), il semblait que nous ayons trouvé une sorte d'accord qui reposait sur une entente cordiale et un désir toujours aussi ardent de se jeter l'un sur l'autre.

Nous avions même trouvé l'opportunité de discuter de la fascination que nous avions l'un pour l'autre. Pour une fois dans sa vie, Malefoy avait consenti à se livrer à propos de quelque chose et m'avait révélé qu'il était aussi incapable que moi de résister à l'appel de nos deux corps en train de s'unir avec passion. Je ne m'étais toujours pas remise de cette révélation et une part de moi mourait d'envie de la partager avec quelqu'un pour communiquer mon excitation.

Il était exaltant de savoir qu'on était irrésistible, surtout quand cette soif était largement contrebalancée par l'irritation causée par le comportement de cette personne. Avant Scorpius Malefoy, jamais je n'aurais pu penser pouvoir être aussi horripilée par un individu et avoir tout autant envie de lui faire l'amour sur place. C'était une sensation assez déroutante, mais je m'y étais faite. J'avais appris à apprivoiser ces deux côtés de notre relation et pour la première fois de ma vie, j'étais parvenue à une sorte d'équilibre.

Oui, c'était possible d'avoir autant envie de le baiser que de le décapiter. La preuve : j'expérimentais cette émotion tous les jours. Rien d'étrange à tout cela. Malgré ma tentative pour me concentrer sur mes propres émotions, Rachel et Albus remarquèrent rapidement que j'étais plongée dans mes pensées et ils n'hésitèrent pas à me rappeler à l'ordre pour s'enquérir de mon opinion au sujet des soucis existentiels d'Albus.

— Rose ?

Je relevai le menton vers eux.

— Moui ?

— Tu ne dis rien, qu'est-ce que tu en penses ?

Incapable de leur dissimuler que je n'écoutais pas, je piquai un fard. Rachel eut une moue blasée et Albus croisa les bras.

— Désolée, j'angoisse tellement à propos des ASPIC...

Rachel haussa un sourcil, comme elle le faisait si bien. Elle pensait que je me défilais lamentablement et elle avait raison.

— Assume plutôt que tu étais en train de rêvasser à propos de Finnigan, tacla Albus avec un sourire en coin.

Je me tournai aussitôt vers Rachel, assise à côté de moi et lâchai avec une expression scandalisée :

— Tu lui as dit ?!

Elle secoua ses épaules nonchalamment. J'étais outrée par cette trahison. Je me mis à bouder.

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