CHAPITRE 20 - My little dirty secret

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Quand j'arrivai dans notre dortoir, j'entendis l'eau de la douche de Rachel couler. Je troquai ma jupe en jean contre un survêtement détendu. D'un geste mécanique, je sortis ma boîte de Chocogrenouilles et la posai au centre de mon lit. Je jetai un coup d'œil morne aux friandises, regrettant un instant qu'il ne se soit pas agit d'un bon Whisky Pur Feu. Ma meilleure amie sortit de la salle de bain au même moment, les cheveux mouillés et vêtue d'un T-shirt si grand qu'il couvrait la moitié de ses cuisses. Elle s'installa en tailleur en face de moi, sur mon lit. Elle tirait une tête de six pieds de long. J'étais certaine de tirer la même. Est-ce que je devais raconter à Rachel ce que j'avais vu ? Est-ce que je devais lui dire que Zabini trompait Donovan, dont Albus était toujours amoureux ? J'étais perdue, confuse et quelque part, enfoui sous un beau vernis de mauvaise foi, je brûlais de rage et de douleur.

— Pourquoi il ne comprend pas ?

La question de Rachel brisa le silence qui s'était installé entre nous et interrompit ma réflexion. Je haussai machinalement les épaules et arrachai vigoureusement la tête de mon Chocogrenouille. J'avais peur de me mettre à parler, de trop en dire ou pas assez, de péter un câble et tout détruire autour de moi, de pleurer soudainement. Finalement, je lâchai une pauvre confession que je regrettai immédiatement.

— Je déteste Églantine Zabini.

Je sentis le regard de la blonde me couver. Je n'osais pas la regarder en face. Comment lui dire ? Comment lui expliquer que je couchais avec Scorpius ? Comment lui justifier mes mensonges ? Pourquoi est-ce que j'avais commencé à mentir ? Après tout, qu'est-ce qui me disait que Scorpius avait tenu parole ? Qu'est-ce qui me disait que Zabini était toujours dans l'ignorance ? J'étais en train de m'impliquer dans trop de trucs différents, trop de secrets, et ça commençait à me bouffer, me ronger comme un acide ou une plante vénéneuse.

— Pourquoi ?

Je revécu la scène. Je revis la métisse poser sa main aux doigts longs et fins sur la joue de Malefoy, je la revis plonger ses yeux en amandes dans ceux du Serpentard, je me souvins d'elle en train de se pencher et de poser ses lèvres pleines sur celles de Scorpius. Je me souvins avoir vu le Préfet fermer les paupières au contact de la jeune femme. Je revécu cette atroce sensation, celle d'avoir été trahie, avant que la jalousie ne jaillisse en moi comme un raz-de-marée. Pétrifiée, j'avais été incapable de remuer un muscle pendant une seconde qui avait duré l'éternité. Puis, toujours sous le choc, j'avais rebroussé chemin. Ni Scorpius, ni Zabini ne m'avaient remarqué.

Le sang bouillonna dans mes veines. Et avec une facilité déconcertante, et un peu inquiétante, je mentis. Encore.

— Déjà, il y a ce truc avec Albus - Rachel hocha vigoureusement la tête, signifiant son assentiment - je veux dire, elle sort avec Luke alors qu'on ne les a jamais vu ensemble avant, puis elle est super belle, elle a des notes exemplaires, s'entend bien avec tout le monde. Elle est trop parfaite cette nana. Je déteste ça. Je déteste me sentir comme un Fizwizbiz collé sous sa chaussure, je déteste avoir cette impression de ne rien savoir à côté d'elle, je déteste qu'il n'y ait jamais un seul pli dans ses vêtements. Je suis certaine qu'elle porte toujours des sous-vêtements accordés.

Je porte toujours des sous-vêtements accordés, souligna Rachel, qui voulait sûrement pointer le fait que j'étais un peu injuste avec Zabini.

Evidemment, elle ne pouvait pas tout savoir.

— C'est pas pareil, répliquai-je, pleine de mauvaise foi.

Rachel croqua son Chocogrenouille avant qu'il ne fasse son grand saut.

— Humph. Tu ne penses pas que tu la détestes surtout parce que... elle est un peu comme toi ?

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