CHAPITRE 38 - Les abysses

60 9 5
                                    

Malheureusement, je n'ai pas pu tenir ma promesse.

— Le temps a joué contre vous, n'est-ce pas ? devine Nathalie Weiss.

Je hoche la tête, lugubre.

— J'ai passé quelques mois à chercher les origines de cette malédiction. J'ai accepté un poste au Département des Mystères, à la plus grande joie de ma mère, qui s'est étranglé de bonheur en voyant que j'étais finalement résolue à faire quelque chose de ma vie.

— Sauf que vous y travailliez par intérêt, devina la psychomage.

— Exactement. Je comptais sur ce poste pour m'apporter les réponses que je cherchais.

— Et donc ? Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?

— Oui et non. J'ai appris que la malédiction jetée sur les Malefoy était un sort unique. En d'autres termes, c'était la première fois qu'une telle chose se produisait. Du coup, il était impossible de prévoir les conséquences d'un tel maléfice. Pour ce que j'en savais, le moyen de briser la malédiction pouvait simplement être une légende. J'étais frustrée par mes recherches qui n'aboutissaient pas. Mes parents étant tout le temps sur mon dos, j'ai rapidement emménagé dans un petit appartement en colocation avec des moldus. C'étaient de simples étudiants qui pensaient que je bossais dans une bibliothèque. Ils buvaient tout le temps, et même s'ils n'avaient pas de whisky Pur Feu, je les accompagnais à chaque fois.

— Vous vous êtes éloignée de vos amis.

— Je les évitais. J'avais des difficultés à voir en Eglantine autre chose que les preuves de mes échecs et j'étais trop jalouse du succès de Rachel, qui avait décroché un poste à l'animalerie magique et vivait la
vie rêvée avec James. En revanche, je passais de plus en plus de temps avec Albus. En quelque sorte, nous étions tous les deux isolés du reste du groupe. Nous sortions régulièrement au bar pour boire quelques verres. Albus essayait encore d'oublier Donovan, et j'avais juste le sentiment de me préserver pour Scorpius... Bien entendu, il ne m'a pas fallut pas très longtemps avant de faire une grosse connerie...

🥀

TOC TOC TOC.

— Rose, c'est pour toi ! lança Patricia, ma coloc' qui étudiait l'histoire de l'art.

J'avais cinq colocataires. Patricia avait des cheveux rose vif et portait des vêtements vraiment éclectiques. Je l'aimais bien, car elle faisait souvent de la pâtisserie et en laissait pour les autres. Je déverrouillai la porte de ma chambre (que je fermais toujours à l'aide d'un sort, de peur que l'un de mes moldus de coloc' tombe sur quelque chose d'un peu trop magique pour eux) et allais à ma porte d'entrée.

Albus portait un costume trois pièces, qui, depuis que nous avions quitté Poudlard, semblait être devenu son nouvel uniforme. Il n'avait pas encore trouvé d'activité rémunérée, passant bien trop de temps à se plonger dans des grimoires d'Histoire de la magie pour se soucier du monde réel, mais je ne me faisais pas de souci pour lui. Il était brillant et trouverait bien quelque chose qui lui convienne. Au moins, la richesse de ses parents lui offrait le luxe d'une vie confortable quoiqu'il choisisse de faire. Bien que les miens soient fortunés également, jamais ils n'auraient envisagé de me laisser glander comme je le voulais ad vitam aeternam. La vie était injuste.

— On sort ? offrit le brun en me servant un grand sourire. J'ai une nouvelle à t'annoncer.

Je haussai les épaules. Un verre ne me ferait pas de mal. Cela faisait des heures que je m'abîmais les yeux dans le même grimoire de magie noire en espérant trouver des réponses à mes questions. Hormis des cauchemars, je n'avais pas trouvé grand-chose.

Tout au bord du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant