Chapitre 28

274 35 11
                                    

"Tout le monde ment."

Docteur House

Il nous a bien fallu trois heures avec Matt pour nous raconter tout ce qu'il s'était passé depuis la dernière fois. Cette misérable soirée où on a décidé de ne plus se parler pour éviter de nous rendre fous.

Si je suis honnête avec moi même et que je fais un retour sur image, je ne comprends toujours pas comment j'ai pu laisser Nathan diriger ma vie de cette façon et laisser tomber ce que j'avais de plus précieux.
Peut-être que j'aurais dû aller voir un psy à l'époque comme Susan et Debbie l'ont fait mais je n'avais envie de parler à personne de la perte de mon père, surtout pas à quelqu'un qui vous écoute sans rien dire. Mais ça m'aurait sans doute permis de savoir comment gérer la culpabilité d'être en vie et pas lui.
Le plus important maintenant est que j'ai repris ma vie en main et c'est tout ce qu'il compte, je vais faire en sorte que les trois dernières années me servent de leçon pour l'avenir et tout se passera comme c'est censé se passer, c'est à dire bien.

Quand je rentre à l'appartement, Chris est sous la douche.
Je vais directement dans la chambre ranger ses costumes que j'ai récupéré au pressing en rentrant.
Et avant de sortir de son dressing, je remarque un dossier qui dépasse d'une étagère, il est à moitié caché sous une pile de t-shirt. En temps normal, je n'y aurais porté aucune sorte d'importance mais le nom qui est inscrit dessus me glace le sang.

"Karen Hastings". Ma mère.

Je dégluti difficilement, prends le dossier et je sens aussitôt des larmes me piquer les yeux.
Au même moment, Chris sort de la douche. Quand il est enfin dans mon champs de vision, je le regarde si durement qu'il comprend aussitôt ce que je viens de trouver.

- Je vais t'expliquer. Dit-il avant de se précipiter vers moi.

- Pourquoi tu as fait ça ?

- Je pensais qu'un jour tu voudrais peut-être lui parler, alors j'ai engagé quelqu'un pour la retrouver.

- Mais je ne t'ai rien demandé. M'énervé-je aussitôt.

- Je sais. Je suis désolé, je n'aurais pas du mais je voulais te laisser le choix.

- Le choix ? Tu crois vraiment que je l'ai maintenant que je n'ai plus qu'à ouvrir ce dossier pour obtenir tout un tas d'informations que je ne suis pas prête à avoir !

- Rien ne t'oblige à l'ouvrir Shelby. S'il te plaît calme toi. M'intime t-il en voulant me prendre dans ses bras alors que je recule.

- Ce qui m'y oblige c'est que je ne pourrais jamais trouver le sommeil en sachant que j'ai fermé les yeux sur ce dossier.
Je te faisais confiance ! Je passe à côté de lui sans le regarder tellement ça me fait mal.

- Je n'ai jamais voulu te blesser...

J'attrape ma valise et commence à y fourrer mes vêtements à la hâte. Je réagis sous le coup de la colère, c'est ce que j'ai toujours fait de toute manière.

ShelbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant