Chapitre 36

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"Dis moi qu’tu m’aimes, rien qu’une fois."

Jeux d'enfants

Je tremble comme une feuille en arrivant au bureau. J'ai passé une partie de la nuit à me refaire dans ma tête ma discussion avec Sebastian et le baiser qu'il a voulu me donner et je me sens terriblement mal.
La plupart de mes collègues sont déjà là; je serais arrivé bien plus tôt si je n'avais pas rebroussé chemin plusieurs fois entre mon hôtel et la tour.

Je prends ma tablette et m'installe à côté de Sophia avec qui je discute quelques minutes avant de me mettre au travail.
Mais mon cerveau est parasité par autre chose : Sebastian. Je ne fais que jeter des coups d'œil à son bureau en me demandant si il est dedans et si il a peur d'en sortir et de tomber sur moi.
J'aimerais n'avoir jamais accepté de travailler ici, je me sens mal. Terriblement mal. Même si ce n'est pas moi qui devrait me sentir ainsi car je n'ai rien fait, ce n'est pas moi qui me suis imaginé des choses.

Ce n'est que plus d'une heure plus tard que Sebastian sort de son bureau en me demandant d'y entrer. Ça ne choque personne; il nous voit souvent à part pour nous aider dans nos projets caritatifs ou juste pour savoir comment on s'en sort.
Je prends soin de bien fermer la porte derrière moi alors qu'il est appuyé contre son bureau en se frottant le visage.

- Je voudrais m'excuser pour hier soir, je n'aurais pas dû être aussi entreprenant. Balance t-il d'un air embêté.

- C'est évident. Je me suis posé beaucoup de questions cette nuit, est-ce que j'ai fait quelque chose qui aurait pu vous faire penser que j'étais attiré par vous ?

- Oh alors on arrête de se tutoyer ?

Je baisse la tête pour éviter de confronter son regard malheureux.

- On est au travail.

- Et alors ? On est que tous les deux. Tu n'as rien fait de mal mais tu me plais tellement que j'ai espéré que ce soit réciproque, apparemment je me suis bercé d'illusions.

- C'est... si on s'était rencontrés dans d'autres circonstances peut-être que tout aurait été différent mais ce n'est pas le cas.

- Je regrette amèrement qu'il soit tombé sur toi avant moi. Lâche t-il.

Je relève la tête et croise son regard. Il y a quelque chose dedans que je n'arrive pas à déterminer mais aussi beaucoup de tristesse ce qui ne me fait pas plaisir et j'aimerai qu'il puisse oublier ses sentiments.

- On ne peut pas changer ce qui est fait.

- Non et c'est bien dommage. J'espère qu'on pourra quand même travailler ensemble sans que tu ne sois mal à l'aise, je m'en voudrais terriblement.

ShelbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant