Chapitre 20

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"Je ne vais pas te dire ce que tu dois faire, mais je veux que tu comprennes."

American history X

- On s'en va. Dis-je en sortant un billet de ma veste que je pose sur la table.

- C'est qui ?

Je me lève et sors du bar comme si j'avais le feu aux fesses, Chris est derrière moi et il essaye de me parler mais je suis bien trop agitée. Je fais les cent pas en faisant claquer mes doigts.

- Tu vas me dire ce qu'il se passe ? S'exclame Chris en me prenant par les épaules pour m'arrêter.

- C'est Debbie, ma sœur !

- Oh. Pourquoi tu ne vas pas lui parler ?

- Je ne peux pas, on s'est dit trop de choses horribles la dernière fois.

- Et alors ? Les excuses existent et le pardon aussi.

- Pas pour ce que j'ai dit.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu n'as même jamais essayé. Crache une voix à quelques mètres de nous.

Debbie me regarde en se mordant la joue. Elle n'a pas l'air furieuse ou froide, juste triste. Les mots restent bloqués dans ma gorge et mes yeux restent rivé sur elle.
Elle me manque, c'est affreux comme elle me manque. Je le savais déjà mais de la voir ne fait qu'accroître ce sentiment.

- Je n'ai pas besoin d'excuses parce-que je sais que tu ne pensais pas ce que tu as dis et j'espère que tu sais que je ne pensais pas ce que j'ai dit non plus. Mais j'ai quand même besoin de comprendre pourquoi tu as laissé la situation pourrir. Reprend t-elle en s'approchant de nous.

- Je vais vous laisser discuter, je t'attends ? Me dit Chris.

- Non rentre, je te rejoins après.

Il acquiesce de la tête et laisse sa main traîner sur mon bras dans un geste d'encouragement avant de faire un signe de tête à Debbie et de partir.

- Tu n'as jamais essayé de me parler toi non plus. Dis-je en me tournant vers ma sœur.

- Parce-que tu aurais accepté de reconnaître tes torts ?

- Probablement pas. Admetté-je.

- J'ai cru qu'en nous laissant du temps ça serait plus facile. Sauf que plus le temps passait, moins je savais comment revenir vers toi. Ça m'a blessée tu sais, que tu le choisisses lui.

- Je ne l'ai pas choisi, pas vraiment en tous cas. Je me suis laissé embobiner parce-que j'étais trop stupide pour voir qu'il voulait me couper de tout le monde pour me garder sous son contrôle.

ShelbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant