Chapitre 35

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"On cherche l’amour, on croit le trouver. Puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s’élever ?"

Hell

Je marche d'un pas lent vers entre les passants pressés.
J'ai le cœur lourd et la tête prête à exploser.

Déjà parce-que la discussion que j'ai eu avec ma mère hier à tournée en boucle dans ma tête toute la nuit, si bien que je n'ai réussi à m'endormir qu'aux premières lueurs du jour. Je n'ai pas réalisé de suite et bien que je ne me retrouve pas dans les symptômes; la bipolarité est parfois héréditaire. J'essaye de me rassurer mais si je fais le calcul, ma mère en a montré les premiers signes vers vingt-quatre ans et j'en ai seulement vingt-et-un.

Ma tête turbine aussi à cause de tous les messages que j'ai envoyés à Chris et qui sont restés sans réponses. Il ne les lis même pas.
Je me demande si je devrais encore venir travailler ici, ma tête est tellement occupée par lui que je n'arrive à rien. Je voudrais juste qu'il me parle, même si c'est pour me crier dessus.
Et même si pour l'instant tout semble être sans dessus dessous, je ne perdrais pas espoir.

Quand j'arrive au travail, Sebastian est dans son bureau et j'y entre après avoir frappé. J'ai besoin de savoir si à lui, Chris lui parle.

- Je peux vous parler cinq minutes ?

- Bien sûr, qu'est-ce qu'il se passe ? Répond t-il en faisant le tour de son bureau.

- Vous avez parlé avec Chris ?

- Non. J'ai essayé mais il m'a claqué la porte au nez. Fait-il d'un air désolé.

Je souffle et m'apprête à sortir de son bureau quand il me retient par le bras.

- Vous ne devriez pas vous mettre dans un tel état pour quelqu'un qui ne se préoccupe pas de vous.

- Je l'ai blessé alors il a toutes les raisons du monde pour faire comme si je n'existais pas.

- Arrêtez de lui trouver des excuses; il se comporte comme un con.

Je baisse la tête sans répondre. Je ne suis pas d'accord avec Sebastian mais je n'ai pas envie de m'étaler sur le sujet, ça me perturbe déjà assez comme ça.

À la place, je sors simplement de son bureau et me met au travail sans trop d'envie mais plus par nécessité.

~

En fin de journée je suis épuisée mentalement. Pas vraiment à cause du travail mais parce qu'en revenant de ma pause déjeuner je suis tombée sur Maeve et son air triomphant dans l'ascenseur. La situation s'est faite encore plus gênante quand Sebastian y est monté après nous. Bien sûr, elle n'a pas pu s'empêcher de nous faire des remarques sur la lèvre fendue de son ex. De toute manière, les ragots avaient déjà fait le tour de l'immeuble à peine une heure après l'événement, mais elle aurait au moins pu avoir la décence de se la fermer.
Et ma main n'a pas eu la correction de ne pas entrer en contact avec sa joue quand elle m'a demandé comment Chris avait pris le fait que son meilleur ami ait embrassé sa copine.
Ça n'était pas un geste calculé, encore moins louable. Mais sur l'instant ça m'a soulagé- un sentiment qui n'a pas duré bien sûr- Et ça a bien fait rire Sebastian qui ne s'est pas gêné pour lui faire remarquer qu'il fallait toujours connaître les gens à qui on cherche des ennuis.
Elle est sortie de l'ascenseur avant d'être à son étage et je sais qu'elle a déjà du tout raconter à Chris et qu'il va sans doute me renvoyer.

ShelbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant