05 |Hystérie|

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Je découvre Easton qui semble furieux et qui ne se fait pas prier pour entrer dans l'appartement et claquer la porte derrière lui.

- Pourquoi tu ne réponds pas à mes appels ?

- Tu ne m'as appelé qu'une fois, je réponds sur un ton ennuyé.

- Tu te fous de moi ? Je t'ai appelé une dizaine de fois ! Réplique-t-il du tac au tac en me fusillant du regard.

- Tu devrais peut-être consulter à propos de ton addiction à la technologie, je réponds en souriant.

Il s'avance rapidement jusqu'à moi et relève mon visage à l'aide de ses doigts pour m'obliger à le regarder dans les yeux.

- Tu es encore stone, putain Cara !

Mon dieu oui, je suis totalement stone mais je me sens bien.

Tellement bien et si légère, ça fait un bien fou.

Je mords dans ma lèvre pour refouler un éclat de rire, mais trop tard, je n'arrive pas à me contenir et je me mets à rire aux éclats.

Easton mord à son tour dans sa lèvre pour se retenir de m'étriper et de s'emporter, je le sais parce que je le connais par coeur.

Et ça ne fait qu'amplifier ma crise de rire.

- Ça suffit, j'en ai assez. Tu es en train de te détruire, lâche-t-il si fermement que ça stoppe aussitôt mes éclats de rire.

- Fiche moi la paix Easton, je réponds d'une voix blanche.

Je n'ai plus du tout envie de rire maintenant.

J'ai envie de pleurer.

Ce sont désormais des larmes de tristesse qui coulent le long de mes joues et je suis secouée de spasmes.

L'expression d'Easton change immédiatement et il s'empresse de me prendre dans ses bras.

Je le serre à mon tour, de toutes mes forces comme si ma vie dépendait de la sienne.

- Je suis là ma belle, je serai toujours là pour toi, dit-il dans un murmure et l'une de ses mains caresse mon dos.

Je le serre davantage, toujours secouée par des sanglots incontrôlables.

- Aaron n'aimerait pas te voir pleurer. Il détesterait ça.

FLASHBACK

Aaron est sur le sol. Ses yeux sont fermés et sa peau est anormalement pâle.

Il y a du sang, beaucoup de sang.

Il porte une chemise blanche, recouverte de son propre liquide rouge.

Je ne parviens pas à établir le nombre de balles reçues dans le torse car il y a trop de sang.

Il ne porte pas ses chaussures et son jeans grisâtre est troué à de nombreux endroits. La blondeur de ses jolies boucles est difficile à identifier à présent.

Il baigne dans une mare de sang qui recouvre l'intégralité de la surface de l'ancienne moquette blanche.

Des cris, des cris stridents me bousillent les tympans : mes propres hurlements. Je plaque violemment mes mains sur les oreilles, je ne veux plus rien entendre.

Je suis dans un état second, transpirante et pétrifiée.

C'est un cauchemar éveillé, un cauchemar duquel jamais je ne me réveillerai.

Dans un élan de désespoir, je m'agenouille devant lui et je peux sentir le liquide rouge imbiber mes collants alors que je dépose mes mains sur son visage froid.

THE SHOT [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant