25 |Ennemis|

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Trois jours plus tard, je suis exténuée et mes yeux me brûlent à force d'avoir un écran en permanence devant moi.
Les nombreuses tasses de café sur la table témoignent de nos heures de sommeil bâclées et j'ai les nerfs à vif.

Peter est dans le même état que moi et il pousse un juron avant de fermer abruptement l'ordinateur portable.

- Ça ne donne rien, s'agace-t-il en retirant ses lunettes pour se frotter les yeux.

Je pousse un profond soupir et pose ma tête sur mon bras qui est appuyé à la table.

Peter a essayé par tous les moyens d'améliorer la qualité de l'image pour découvrir qui se cache derrière cette silhouette, mais ça ne fonctionne pas.

Rien non plus du côté de mon harceleur qui demeure à ce jour toujours méconnu.

J'essaye de me focaliser sur des pensées agréables lorsque je sens mes mains qui commencent à trembler à cause de la fatigue et du manque de cocaïne.

Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir autant de temps sans y toucher, mais je suis à bout de patience.

- Ryan est toujours introuvable, peste Harry qui est aussi fatigué que nous.

Il n'a même pas tenu une semaine clouée au lit et ne m'adresse plus la parole.

Je l'ai vu à plusieurs reprises fixer le pendentif autour de mon cou, j'ai donc décidé de le retirer, mais ce n'est pas passé inaperçu aux yeux de Justin que je fuis depuis notre rapprochement physique.

J'ai l'impression d'être à nouveau au point mort : aucune trace de Ryan, aucune information concernant les messages anonymes, Harry qui m'ignore et moi qui évite judicieusement Justin.

Je me sens pathétique et hors-jeu.

- J'ai besoin d'un café, déclare Peter alors qu'il est déjà sous l'emprise de la caféine.

- Je vais en préparer, je réponds alors en me levant pour me diriger à l'étage.

J'entre dans la cuisine et allume la cafetière pour préparer les boissons chaudes lorsque je sens une présence derrière moi.

Un parfum aérien et très masculin s'immisce dans mes narines et je reconnais l'odeur de Justin.

Tous mes muscles se tendent, mais je m'empresse de faire couler le café pour masquer ma gêne.

- Tu vas m'ignorer pendant longtemps ?

Je me fige lorsque sa voix emplit la pièce, mais je continue à m'occuper les mains pour ne rien laisser paraître.

- Je ne t'ignore pas, je mens alors en prenant deux tasses de café dans le placard.

Il m'attrape par le bras pour m'obliger à lui faire face. Je me retrouve donc nez à nez avec lui et je remarque également son visage marqué par la fatigue.

- Je ne regrette pas la nuit qu'on a passé ensemble, dit-il alors sans détour en plongeant son regard dans le mien. J'aurais simplement aimé que tu ne te tires pas au milieu de la nuit, Cara.

Sa voix ferme et autoritaire me fait frissonner alors que je me détourne à nouveau de lui pour poursuivre ma tâche, mais il ne lâche pas l'affaire et me force à me retourner à nouveau.

THE SHOT [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant