8 octobre 1996

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Depuis une semaine Draco s'était montré irréprochable avec Astoria, les élèves rapportaient qu'il n'avait auparavant jamais agi de la sorte avec une fille. On pouvait les voir aller marcher au bord du lac, se tenant côte à côte lors des repas dans la Grande Salle ou encore dans les canapés de la Salle Commune. En bref, ils filaient le parfait amour, ce qui m'arrangeait bien, me permettant de me concentrer sur mes études sans avoir à subir l'humeur exécrable du beau blond. Hormis quelques regards froids dans les cours, couloirs ou dans la Salle Commune, pas un mot n'avait été échangé. Le soleil était toujours présent mais le froid commençait lui aussi à être au rendez-vous, et je m'en suis bien rendu compte lorsque je suis allée au cours de ce matin. L'Histoire de la Magie était le premier enseignement donné aujourd'hui et les couloirs étaient plutôt calmes lorsque je me suis rendue vers la salle, et pour cause, le cours étant donné par un fantôme. Les autres professeurs l'avaient placé bien excentré d'eux, Cuthbert Binns était très gentil, bien qu'un peu ennuyeux et tout aussi bavard, nous ne pouvions pas blâmer les autres professeurs de vouloir s'éloigner de lui. Nous nous sommes installés et c'est après un long moment à nous parler de tout sauf du cours qu'il a décidé de nous indiquer la prochaine modalité à laquelle nous ferions face.


- J'aimerais que vous réalisiez par groupe de deux, un exposé sur le sujet de votre choix.


Gabrielle avait instantanément levé la main.


- De notre choix ?


- Exactement, le but est que celui-ci soit traité de façon historique afin que cela aille dans la continuité de la matière que vous étudiez avec moi.


Les élèves s'étaient mis à parler bruyamment et à tourner leur tête en tout sens afin de trouver leur binôme mais la voix du professeur s'était fait entendre à nouveau.


- De par mon expérience je sais que les exposés sont plus sérieux et enrichissant lorsque je forme moi même les groupes.


De nombreux soupirs s'étaient élevés dans la salle alors que le professeur commençait à énumérer sa liste. Anthéa avait déjà été appelée et placée, ainsi que Gabrielle, il me restait une chance avec Audrey. Mais lorsque le professeur a cité mon prénom ce n'est pas celui de mon amie qui a suivi.


- Mademoiselle Hadès, vous serez avec monsieur Draco. 


Instantanément, nous nous étions regardés, ses yeux étaient froids, mais aussi mesquins, me mettant au défi. Je n'étais pas entré dans son jeu, je l'avais simplement regardé en retour, alors qu'il avait repris sa discussion avec Astoria. Puis après avoir placé encore bon nombre d'élèves, la sonnerie avait retenti et tous les élèves étaient sortis précipitamment de peur d'être retenu par les anecdotes interminables de notre professeur. Lorsque je suis sortie de la salle, il attendait seul un peu plus loin, appuyé contre le mur, je me suis avancé vers lui avant de prendre la parole.


- Je peux te parler ?


- C'est pour ça que je suis là. Avait-il dit nonchalamment comme si cela paraissait évident.


- Je veux travailler sérieusement sur ce devoir et j'aimerais qu'il n'y ait aucun conflit entre nous, on va devoir s'accorder sur les idées et se voir plusieurs fois cette semaine pour travailler dessus.


- Je suis tout à fait d'accord, la priorité étant nos résultats, nous ferons cet exposé comme deux camarades puis nous nous ignorerons à nouveau.


- Parfait.


- Parfait. Avait-il répété.


- J'ai déjà pensé à un sujet par ailleurs.


- Dis-moi.


- Les Mangemorts.


Il m'avait regardé silencieusement, avant de rire ironiquement et de reprendre la parole.


- Très drôle Hadès.


- Ce n'était pas une blague. Avais-je continué en croisant les bras sur ma poitrine.


- Je ne pense pas que ce soit possible. Il avait parlé froidement.


- C'est un sujet d'actualité mais aussi ancien, et surtout personne n'osera en parler.


- Et pour cause, Voldemort n'attend qu'une chose c'est de revenir tout détruire, à Poudlard ou ailleurs, ce n'est dans l'intérêt de personne de se le mettre à dos. Il a des yeux partout, des oreilles partout, il est capable de beaucoup pour ceux qui osent parler de tel sujet.


- Nous ne sommes pas obligés de prendre partie, seulement d'évoquer les faits.


- Tu connais mon statut familial, c'est hors de question que je prenne ce risque. Ma famille paye suffisamment.


Il n'avait pas semblé contrarié de me confesser cette information car il avait continué sur le même ton que précédemment. Mais pour moi c'était beaucoup, l'information n'était pas nouvelle, mais sortie de sa bouche cela relevait de l'exceptionnel.


- Je suis désolée.


- Je ne veux pas de pitié, les choses sont ce qu'elles sont.


- Tu n'en as jamais parlé.


- Je ne nous savais pas amis.


- Nous l'avons déjà été.


- C'était avant, bien avant. Après avoir marqué une petite pause, il avait poursuivi. Je dois rejoindre Astoria, mais nous avons un moment de libre demain dans notre emploi du temps. On pourrait se voir une première fois à la bibliothèque pour trouver un sujet.


Je lui avais simplement fait un signe de tête pour lui faire part de mon accord. Et il était parti dans les couloirs.

InlassablementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant