7 avril 1997

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Je me suis éloignée davantage de Blaise, lui faisant comprendre qu'il n'avait rien à gagner avec une fille comme moi. Gabrielle et Audrey se sont rapprochées de moi et Anthéa se montrait toujours un peu distante. Draco lui, était un peu moins présent en cours et il y avait Astoria. J'ai cherché de multiples occasions de lui parler, mais il n'y avait jamais de bon moment, alors j'ai créé ce moment. Le froid était tenace dans le château et nous étions tous d'accord pour dire que cela ne relevait plus uniquement de la météo, les Détraqueurs étaient plus présents, le brouillard plus tenace. Nous nous rendions dans le cours du professeur Trelawney lorsque je l'ai interpelé.


- Astoria ?


Elle continuait de marcher.


- Astoria ? Insistais-je.


Elle s'est tournée en ma direction, me lançant un regard d'incompréhension. Je me suis avancée à son niveau avant de poursuivre.


- Est-ce que je peux te parler ?


- On a cours. Avait-elle simplement répondu.


- Ça ne sera pas long.


- Hadès, je ne vois pas pourquoi je devrais t'écouter. Elle recommençait à marcher.


- Je comprends ! Je la rattrapais du mieux que je pouvais. Je comprends. Répétais-je. Je ne suis pas sûre que je m'écouterais si j'étais à ta place.


Elle me fixait.


- Laisse-moi te dire quelques mots, je n'insisterai plus ensuite et tu pourras reprendre le cours de ta vie.


Elle a fait signe à Pansy pour lui dire de continuer d'avancer car celle-ci l'attendait un peu plus loin. Puis elle a lancé des regards aux alentours avant de changer de direction, se rendant à l'extérieur du château plutôt qu'à la Salle de Divination.


- Ne sois pas trop longue. Elle soupirait.


- Je voulais m'excuser.


- T'excuser ? Elle répétait.


- Oui je sais ça ne me ressemble pas.


- C'est le moins qu'on puisse dire.


- J'ai pu prendre conscience de plusieurs choses avec le temps.


- Des choses comme ?


- Je ne me suis pas comportée correctement avec toi. J'étais trop préoccupée avec mes problèmes et ceux de Draco.


Elle avait planté ses yeux noisette dans les miens à l'évocation de son prénom.


- Je suis désolée de t'avoir fait subir cela, sincèrement et je suis étonnée de la patience que tu as eu à mon égard. Quand je pense à la façon dont tu étais en colère après lui et moi au début d'année lorsque tu pensais que nous nous étions embrassés. J'ai cru que tu allais m'arracher les yeux.


- Je l'aurais fait si j'avais pu. Elle soufflait.


- Puis tu as arrêté. Tu ne t'es même pas montrée méchante envers moi alors que je me suis vraiment mal comportée.


- Ce n'était pas la peine.


- Quand as-tu su ?


- Pardon ?


- Pour votre mariage, quand as-tu su ?


- Avant la rentrée scolaire. Elle marqua une pause. La première fois, lorsque j'ai cru qu'il m'avait trompée avec toi je suis entrée dans une colère noire. Puis il a arrêté d'être proche de toi pour recommencer. J'ai compris. Ça ne servait à rien de lutter, surtout pas entre vous deux. Pour une raison qui m'échappe, il te regarde comme il ne m'a jamais regardé, il t'aime comme il ne m'aimera jamais. Et je sais que ses sentiments envers toi le dépassent, qu'il n'arrive pas à les contrôler. J'ai compris que notre mariage n'était pas un mariage d'amour mais plutôt un mariage d'amis. Je t'ai détesté, puis je me suis habituée. Elle a repris sa respiration. Il n'y a rien à faire dans de telles situations. J'allais m'épuiser. J'ai eu espoir en notre union parce que je tiens à lui, je tiens vraiment à lui tu sais.


- Je sais. Soufflais-je.


- Mais ce n'est pas suffisant, ça ne l'a jamais été. Draco m'a toujours intéressé, je le connais depuis longtemps, nos familles aussi. Je l'ai vu sortir avec toutes les filles du château sans qu'il ne me remarque. Alors lorsque nos parents ont organisé un repas cet été nous annonçant la nouvelle j'ai été heureuse. Parce que j'ai cru bêtement que ce mariage le ferait m'aimer. Puis il y a eu toi.


- Est-ce que tu sais ?


- Que c'est un Mangemort ? Oui bien sûr.


- Et pour...


- Sa mission. Elle me coupa. Oui je sais aussi, je n'ai pas connaissance de celle-ci mais je sais.


- Je vais me tenir éloignée, je vais continuer de la même façon que j'agis maintenant.


- Merci.


- Autorise-moi seulement à m'inquiéter pour lui. Qu'importe la nature de notre relation, je tiens à lui et j'ai besoin de savoir comment il fait face à tout ça. Pour avancer j'ai besoin, vraiment besoin, de savoir qu'il va bien.


- Je fais en sorte d'être là pour lui.


- Je n'en ai aucun doute.


- Mais je ne serais jamais toi.


Je levais les yeux de mes pieds pour la regarder.


- Sois là pour lui. Elle avalait difficilement sa salive. À bonne distance évidemment. Mais si tu veux qu'il soit heureux, il aura besoin de ton amitié.

InlassablementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant