Inlassablement

4 mars 1997

Comme bien souvent en ce premier samedi du mois, le professeur Slughorn avait décidé d'organiser un grand repas. J'avais assisté à ces soirées dès décembre grâce à Draco. Il m'avait invité lors du premier, prétextant le thème de Noël. Par la suite, j'avais continué de m'y rendre chaque fois qu'il recevait une invitation. Il me disait que les repas étaient ennuyeux mais importants pour son avenir, que les autres membres n'étaient pas ses amis à l'exception de Blaise. Il me disait qu'ensemble nous pourrions nous amuser à juger les autres convives et que j'y apprendrais les derniers ragots intéressants. Qu'importe l'état de notre relation au moment où l'on apprenait une nouvelle réception, nous finissions toujours par nous mettre d'accord pour y aller ensemble. A l'exception de cette fois, depuis que j'avais pénétré son esprit, depuis que je savais tout ou presque, rien ne semblait pouvoir arranger les choses. Après notre dernière dispute à la Tour d'Astronomie, aucun de nous n'avait fait le premier pas et cela me convenait très bien. J'étais déterminée à réussir mes examens de fin d'année, à conserver mes amies et peut- être même à me rapprocher de Blaise. Draco de son côté se montrait moins présent aux cours, ou dans la Salle Commune mais lorsqu'on l'y voyait sa future épouse n'était jamais bien loin. Sans invitation je ne comptais évidemment pas me rendre à la réception de ce soir mais c'était sans compter sur Blaise.

- Hadès.

- En personne. Je lui souriais.

- Tu sais je suis vraiment désolé pour la dernière fois en Occlumancie...

- C'est oublié ! Je lui avais coupé la parole. Et puis au moins ça nous permet de nous centrer sur nous.

- Nous ? Il écarquillait les yeux.

Je souriais tandis qu'il avait entrepris de reprendre la parole.

- Je voulais te proposer d'aller avec moi au repas.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée.

- C'est important pour ton avenir, et le professeur apprécie ta compagnie.

- C'est quelque chose que j'avais l'habitude de faire avec Draco.

- Ça l'énerverait.

- Tu ne m'apprends rien.

- Ce n'est pas ce que tu recherches ?

- Pas réellement. Je veux juste continuer ma vie sans lui. Mais c'est censé être ton ami, c'est stupide de ta part d'essayer de lui mettre des bâtons dans les roues et ça ne te ressemble pas. Je le regardais froidement.

- Tu as raison. Il marqua une pause. C'est seulement que je m'inquiète pour toi.

- Ne le fais pas aux dépens des autres.

Le reste de la journée s'est déroulé sans embûche et lorsque les cours se sont terminés j'ai rejoint la Salle Commune. J'ai traversé rapidement la pièce en direction du dortoir. Et en entrant dans la pièce j'ai remarqué sur mon lit un gros paquet. Un sourire s'est placé sur mon visage au souvenir de cette première soirée que nous avions passée avec Slughorn.