16 octobre 1996

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La Salle Commune des Serpentard était composée d'une énorme bibliothèque d'époque, tout comme dans chaque maison. Celle-ci disposait de nombreux sortilèges permettant entre autres de conserver tous les livres des élèves sans pour autant qu'ils ne soient visibles. Il suffisait d'énoncer sa propre formule pour voir apparaître les livres à leur propriétaire. Les règles de confidentialité n'avait jamais posé aucun problème à qui que ce soit et s'avérait en réalité indispensable pour différencier la bibliothèque scolaire accessible à tous de celle pour nos lectures personnelles. A la fin d'une soirée passée à travailler dans un recoin de la Salle Commune, je me suis avancée vers la bibliothèque dans le but de récupérer mon livre avant de me rendre dans ma chambre. J'ai tourné la petite clef refermant les deux portes de verre, avant de retirer ma baguette magique de la poche de ma cape pour formuler mon incantation.


- Une lectrice.


Je me suis tourné brusquement vers l'auteur de ces mots.


- Malfoy. Soufflais-je.


- En personne. Il souriait de façon niaise.


Je l'ai fixé un instant avant de reprendre la parole.


- Je rêve, tu as bu ?


Il tendait devant mon visage une petite fiole de whisky pur feu tout en me faisant signe de me taire de son autre main.


- Personne ne t'a vu ? Je balayais la pièce du regard pour me rendre compte qu'il ne restait plus que nous. Attends ? Tu ne m'attendais tout de même pas ?


- Peu importe. Il murmurait.


Je lui ai tourné le dos pour formuler mon sortilège avant de saisir le livre qui m'était tendu par la bibliothèque, mais je l'ai senti s'approcher davantage de mon corps.


- Recule-toi. Je soufflais sans détourner mon regard de la bibliothèque.


- Bien. Il s'était reculé.


Je suis partie en direction du dortoir tandis qu'il restait planté devant le meuble où j'étais situé auparavant.


- Tu as changé d'avis ? Il me regardait de ses yeux ivres, plein de désir.


- Non.


- Alors qu'est-ce que tu fais encore là ? Il avait prononcé sa phrase en se dirigeant vers moi.


Je ne lui ai pas répondu, tandis qu'il entreprenait de jouer de ses longs doigts avec le tissu de ma jupe prenant soin de frôler de temps à autre ma peau nue.


- Tu as juste à me dire que tu ne veux pas. Il souriait.


- Tu le sais. Je crachais mes mots emplis de haine qui couvraient tout autant de désir.


- Non je ne sais pas. Il jouait de la situation.

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