25 avril 1997

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L'un des cours qui m'impressionnait le plus était celui portant sur les Épouvantards, il était donné depuis quelques semaines par le professeur Slughorn car Rogue semblait préoccupé lui-même par d'autres tâches, signe encore une fois que quelques choses d'étrange se passait dans le monde sorcier. Bien entendu je m'étais renseignée dès le début de l'année scolaire, lorsque j'avais vu que ces cours figuraient sur notre programme d'enseignement. Mais il n'existait aucun moyen de mentir concernant ce dernier. J'avais étudié longuement diverses hypothèses mais toutes s'étaient achevées sur des échecs potentiels. Moi face à ma peur et face à une classe qui connaîtrait cette dernière. J'avais réfléchi aux différentes options, à mes différentes peurs, mais je savais pertinemment laquelle ressortirai. Lorsque les cours concernant ce sujet avaient commencé, j'avais trouvé diverses excuses. L'infirmerie deux fois, prétextant être convoquée par Dumbledore une autre fois, et enfin la semaine dernière la sonnerie m'avait sauvée. Mais aujourd'hui, en attendant devant la salle avec mes autres camarades, je savais que je n'y échapperais pas. Contrairement à ce que l'on pouvait croire, l'ambiance générale de ce cours était plutôt joyeuse, on riait gentiment des peurs des uns des autres puis l'on oubliait, mais j'avais du mal à croire que l'on pourrait oublier ma peur. Et Draco, lui, ne s'était rendu à aucun de ces cours, ses absences semblaient être acceptables pour les professeurs car celui-ci se montrait présent uniquement lorsqu'il le souhaitait. Lorsqu'il n'était pas occupé à ses tâches de Mangemort du moins, les autres élèves ne semblaient pas s'en préoccuper, mais pour moi, son absence était une évidence. Le professeur est arrivé et nous sommes tous entrés. Nous n'avons pas pris la peine de nous asseoir parce que nous savions que nous aurions besoin d'être debout. À notre opposé, tout au fond de la pièce était placée la grosse armoire qui avait servi à contenir l'Épouvantard comme les semaines précédentes. Je me suis volontairement placé au plus loin de celle-ci. À l'évocation de chaque prénom mon cœur s'est contracté, mes ongles eux sont entrés dans les paumes de chacune de mes mains et mes jambes sont devenues tremblantes. Puis, je l'ai entendu, mon prénom. Plusieurs têtes se sont tournées vers moi, et plutôt que de croiser leur regard, j'ai consulté l'horloge positionnée juste au-dessus de la fameuse armoire. Je n'y échapperai pas cette fois et en vue du regard de mon professeur lui aussi l'avait bien compris.


- Mademoiselle. Faites-moi savoir lorsque vous serez prête.


J'ai pris une profonde inspiration avant de lui faire un signe de tête. Il a lancé le sortilège permettant d'ouvrir la poignée du meuble et rapidement mon Épouvantard a pris forme. Il était grand, sombre, et semblait réellement se trouver face à moi. Je l'avais vu au cours des derniers mois, m'emmener chez mes parents ou au Manoir. Je l'observais fixement, ce n'était pas lui qui me terrifiait, en réalité c'était plutôt agréable à voir, c'était le message qu'il portait. Ma peur était ce qu'il signifiait. Les murmures de mes camarades m'ont rapidement ramenés à la réalité.


- Riddikulus. M'écriais-je.


- Impressionnant, très noble en fait. A dit le professeur calmement une fois l'Épouvantard neutralisé.


- Comment peut-elle avoir peur d'une simple créature ? Pansy murmurait.


- Ce n'est pas une simple créature. Soufflait Astoria.


Je me suis tournée pour chercher Blaise du regard mais il fixait le sol. La cloche a retenti et l'agitation a repris dans la pièce qui semblait jusqu'alors hors du temps. Les élèves ont pu partir rapidement car nous n'avions pas sorti d'affaires. Quant à moi je suis restée face à l'armoire un instant là où j'avais vu un Sombral.

InlassablementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant