8 juin 1997

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Harry avait eu raison sur un point, écrire sans obtenir de réponse faisait encore plus mal que de ne pas écrire. Alors j'ai attendu le début du mois pour cesser mon envoi de courrier journalier. Cela ne servait plus à rien. S' il avait voulu me répondre il l'aurait fait, s'il avait voulu me voir il aurait trouvé une solution. Il ne reviendrait pas, sauf si je prenais au sérieux les paroles de sa tante. Elle avait dit le soir où ils s'étaient introduits au château, que nous les reverrions, mais même pour nous torturer on ne les avait plus vus. De plus, les crimes de Mangemorts étaient de moins en moins recensés dans les journaux sorciers, peut-être qu'eux aussi avaient disparu ? C'était comme si ces derniers mois sombres n'avaient jamais existé. Tout le monde semblait mieux se porter désormais, malgré la grisaille persistante sur Poudlard, tout le monde profitaient de cette trêve. Tout le monde à l'exception de nous, Blaise était toujours distant, ainsi qu'Astoria, Anthéa et bien sûr Pansy, pour Gabrielle et Audrey j'avais de brèves interactions avec elles mais cela n'avait rien à voir avec l'amitié que nous avions un jour connu. Tout le monde, à l'exception de nous, allait mieux, et c'était encore plus difficile de souffrir dans de telles conditions. J'ai sorti mon carnet, ma plume et mon encre après m'être assise dans l'herbe. Je ne lui écrivais plus mais j'écrivais toujours pour lui.


Tu ne m'as pas appris à faire sans toi, je sais, tu ne m'as pas demandé de t'aimer, tu m'en as même longtemps empêché. Mais ce que je veux dire, c'est que j'ai tout de même appris à t'aimer, même lorsque tu ne le voulais pas. Je n'arrive pas à faire sans toi, et maintenant je suis seule. Pendant longtemps tu ne voulais pas de moi, pas de nous, moi non plus je n'en voulais pas tu sais. Tu m'as dit qu'à tes côtés je sombrerais autant que toi, mais maintenant tu n'es plus là, c'est aujourd'hui que je sombre. Une fois tu m'as dit que tu voyais un peu de lumière à mes côtés, que tu avais foi en un avenir. Nous nous sommes permis de façon brève d'y croire, et cela semble si loin. Avant que je n'apprenne toutes tes obligations. Tu m'as menti, il n'y en a jamais eu, d'avenir ensemble, il n'y en a jamais eu. Mais je ne te blâme pas, peut-être que je l'ai toujours su, peut-être que je ne me l'avouais pas tout simplement. Je pense que toutes les personnes saines d'esprit auraient su qu'il n'y avait pas de lumière dans une telle relation, les personnes avec de la lumière n'auraient pas cherché à fréquenter ton monde, à te fréquenter toi. Je dois l'admettre, je crois que j'aimais notre malheur. C'était plus facile de souffrir avec toi, c'est égoïste de penser ainsi, mais c'était réconfortant d'avoir mal ensemble, maintenant il ne me reste plus que la douleur. Tu n'es plus là. Je ne sais pas si on se retrouvera, je ne sais même pas si j'en ai envie. Je ne sais pas si notre relation pourra changer un jour, peut-être que finalement nous étions fait pour être malheureux ensemble, peut- être que notre bonheur à nous c'était ça. Et non pas un bonheur avec un amour doux et paisible comme dans les livres que j'aimais lire. Je n'aime plus ces livres depuis que je t'ai connu. Tu avais raison, ce genre d'histoires n'existent pas dans notre monde. Ne laisse pas les gens te détester, mais ne les laisse pas t'aimer, ne fais pas comme avec moi. J'ai essayé Draco, du plus profond de mon être, je t'ai donné tout ce dont j'étais capable, mais je n'ai plus la force, c'est trop dur de t'aimer, et tout aussi dur de te détester.

InlassablementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant