Chapitre 25 : Bientôt les examens

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Japon, Tokyo, manoir des Shiota, chambre de Mitsune, 25 mai 2500, 2h

« J'accepte. »

Cette simple phrase tournait en boucle dans sa tête, alors que cela faisait déjà plusieurs heures que Shoto avait quitté la Liones Academy pour aller voir quelqu'un, dont il n'avait pas précisé l'identité. Cette phrase tournait en boucle dans son esprit, qu'elle soit en train de chasser ou de panser du mieux possible ces nouvelles blessures.

Cette simple phrase était lourde de sens.

En toute honnêteté, Mitsune ne savait pas pourquoi il lui avait dit ça soudainement, ce qui avait pu se passer dans sa tête en l'espace d'une heure pour qu'il prononce cette phrase. Son portrait l'avait bouleversé, elle l'avait bien vu. Elle l'avait vu aussi clairement que les émotions si contradictoires qui faisaient briller le regard hétérochrome de son camarade de classe, des émotions douloureuses mais qu'elle connaissait parfaitement pour les avoir vu dans ses yeux verts encore et encore, l'illustrant à travers tout type d'art. Il fut une période où elle n'avait peint que des autoportraits où ces émotions étaient tellement visibles qu'elles prenaient aux tripes. Une caisse de son petit atelier à la Liones Academy en était remplie, de ces portraits.

Elle ne savait pas pourquoi il lui avait dit ça, ce qui lui avait permis d'aboutir à ce choix. Peut-être avait-il deviné qu'elle partageait les mêmes émotions contradictoires que lui, mais elle serait bien incapable de dire comment. Même Elizabeth n'avait pu les deviner à partir d'un simple portrait, alors qu'elle était une artiste au même titre qu'elle. Cette réponse, bien qu'improbable à ses yeux, restait la plus évidente. Peut-être avait-il tout simplement pris sa décision avant de l'accompagner à la Liones Academy, et que sa visite n'avait été que pour confirmer son choix ?

Elle n'en savait rien, mais même si cela l'avait surprise, la raison importait peu au final. Son camarade de classe avait accepté de l'aider, alors qu'ils ne se connaissaient pas tant que ça, alors qu'ils ne s'étaient tout simplement jamais vraiment parlés avant.

Sa seule réponse, à elle, fut un sourire reconnaissant, mais légèrement coupable. Aucun mot ne fut échangé, hormis lorsque le bicolore avait quitté l'école. Ils s'étaient échangés leur numéro de téléphone, puis elle lui avait dit qu'ils se lieraient après les examens. Le lien pouvait avoir quelques effets secondaires lorsqu'il était créé pour la première fois entre deux personnes. C'était aléatoire, car pas tout le monde ne les avait, et ils étaient propres à chaque individu et donc non prévisibles, alors elle ne voulait pas qu'il rate ses examens à cause d'elle. Après tout, si Fenrir n'avait rien eu, elle-même avait passé une semaine clouée au lit comme si elle avait attrapé la grippe et la varicelle en même temps... autant pour lui que pour elle, c'était préférable d'instaurer le lien après les examens.

Allongée sur son lit, la Kitsune songea un peu, fixant le plafond alors que le sommeil l'appelait, étant rentrée de la chasse une heure plus tôt. Une fois le lien établi, Shoto allait souffrir par son intermédiaire. Et malheureusement, elle ne pouvait rien y faire. Fenrir lui-même était soumis à cette règle impitoyable de « si la douleur est trop importante, elle affecte l'autre parti ». Toute sa famille, ou son lupical comme il l'appelait, se posait des questions à propos de toute cette douleur qui provenait vraisemblablement du lien. Avec le temps, en apprenant à se battre en cas de besoin, il était devenu assez tolérant à la douleur, mais cela n'enlevait en rien cette contrainte.

Shoto se poserait très certainement des questions, et nul doute qu'il lui en ferait part, assez vite assurément. Peut-être valait-il mieux qu'elle le prévienne, mais elle serait obligée de lui fournir des explications...

« Dans tous les cas, je lui devrai des explications... »

Mitsune soupira, prise entre deux feux. Elle n'avait pas vraiment envie d'embêter son camarade de classe avec ses problèmes, alors même que lui était vraisemblablement en train de mettre de l'ordre dans sa vie vu que son aura était de plus en plus apaisée de jour en jour. Mais le lien ferait son travail. Sa mère prenait un malin plaisir à faire souffrir Fenrir à travers son unique progéniture, éprouvant un dédain complet pour ces « créatures » à moitié animales, donc Shoto subirait les coups avec toute la violence dont elle était capable, une puissance qui faisait que la blonde se retrouvait bien trop souvent avec des os fêlés, voire brisés, des hématomes et des blessures très importantes sur tout le corps.

Tianlong - Tome 1 : GenèseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant