𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒 | Tenter de vivre

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༄

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En rentrant, mon premier réflexe fut de brancher mon téléphone et de m'asseoir sur le canapé en attendant qu'il se recharge. Deux minutes plus tard, j'appuyai sur le bouton pour l'allumer. L'écran noir avec la pomme en son centre s'afficha avant de laisser place à la page d'accueil. Je fis le code de la carte SIM et cliquai directement sur l'application message.

Les deux mains fixées sur les bords respectifs du cellulaire, j'espérai qu'une notification apparaisse, mais au bout de trois cent quatre secondes, précisément comptées, rien n'était encore arrivé. Pas de SMS, pas de numéro inconnu, pas d'appel provenant d'un contact non enregistré.

Rien.

Mis à part celui de Namjoon qui me demandait si tout allait bien puisque je n'avais pas répondu à son dernier mail, et qui me confirmait notre dîner par la même occasion.

Un soupir tenta de passer la barrière de mes lèvres, mais impossible de le laisser s'échapper, je me contentai alors de reposer l'appareil sur l'accoudoir et d'aller me préparer.

Cet homme était un mystère pour moi. Je ne le comprenais pas et ça m'intriguait, m'effrayait. N'avait-il pas promis me contacter ? Pourquoi ne l'avait-il pas fait ?

Je passai ma douche avec ces idées en tête, pensant par instant à la soirée qui allait se dérouler.

Cela faisait un moment que je n'étais pas allé chez Namjoon. Le temps me manquait. Sa femme et leur fille étaient merveilleuses. C'était ma faute, pour être honnête. J'avais refusé à de nombreuses reprises ses invitations. Je ne voulais pas bousculer ma routine, et pour moi, rien ne vaut une bonne lecture, au calme, avant d'aller dormir. Enfin, si seulement je pouvais dormir comme toutes les autres personnes...

En choisissant mes vêtements, je me fis la réflexion qu'il était essentiel de faire la différence entre l'amour et l'affection. J'étais plutôt du genre à apprécier autrui, pas à les aimer. L'amour était un acte fort qui demandait courage et maturité avant d'y plonger. Je n'aimais personne, en revanche j'appréciais mon éditeur et sa famille. Ils avaient les mêmes valeurs que les miennes et respectaient l'espace que je leur imposais.

J'avais rencontré Namjoon un an et demi plus tôt environ. Je venais de terminer mon premier manuscrit et sans réellement vouloir me faire publier, j'avais tout de même essayé de l'envoyer à la première maison d'édition apparue lors de mes recherches internet. Uniquement pour connaître mon niveau et voir si ma plume était aussi médiocre que je le supposais.

Sept mois après, il m'avait appelé. J'avais été étonné, pensant qu'après tout ce temps, mon texte avait été mis à la poubelle. J'avais arrêté d'écrire durant cette période-là. Persuadé de m'être trompé de voie, je travaillais dans une librairie pour subvenir à mes besoins. Son air enjoué m'avait paru totalement incohérent avec le sujet profond de l'histoire, mais j'avais finalement accepté son rendez-vous. Et voilà qu'ensuite mon premier roman au courant philosophique avait été publié. Philosophique, certes, mais les personnages imaginés permettaient de mieux saisir le fond de mes pensées. En l'occurrence, celui-ci s'exprimait sur la recherche du sourire. Namjoon avait dû longuement négocier pour me faire changer d'avis ; pour lui, ne pas partager ces mots éloquents était un gâchis pour la terre entière.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant