𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟖 | Une ombre sur mon corps

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༄

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— Je peux rentrer ?

Namjoon n'avait jamais rencontré Jungkook. Comment lui expliquer qui il était ? Ce qu'il faisait chez moi à l'heure de déjeuner sans que l'on déjeune ? Quelle pourrait être l'excuse de sa présence dans mon appartement ? Devrais-je les présenter ? Lui dire que ça fait plus d'un an que l'on se désire sans jamais succomber ? Que je suis obsédé par sa personne ? Que je rêvais de l'embrasser juste avant qu'il ne toque à la porte ?

Devrais-je lui avouer qu'il est devenu ma muse seulement en battant des cils ? Que le précédent roman qu'il a lu et qui sera bientôt publié parle de lui ? De son corps emprisonné dans l'ouragan ? Que si l'éternité n'existait pas, l'amour crèverait une fois la Faucheuse venue nous chercher, et donc que tomber amoureux n'avait pas de sens ? Que Jungkook me poussait dans mes retranchements, mettant de côté mes valeurs, mes idées, et mes préjugés sur l'amour ?

— Je ne suis pas tout seul, Nam'.

Tenter de maîtriser qui j'étais, ce que je ressentais. Éteindre ma conscience à jamais.

— J'adorerais me montrer amical et t'annoncer que je reviendrai plus tard dans ce cas, mais je ne peux pas. Je ne peux pas prendre ce risque.

Je fronçai les sourcils et sentis mes muscles se contracter. Namjoon écarquilla légèrement les yeux. Suffisamment pour que je comprenne que cette réaction de mon visage n'était pas anodine. Depuis combien de temps rien n'avait bougé ?

Je ne pouvais plus maîtriser qui j'étais, ce que je ressentais. Impossible d'éteindre ma conscience à jamais.

— Quel risque ? demandai-je en faisant abstraction de ce changement, de la boule dans mon estomac qui gonflait.

— Que tu te suicides, Taehyung, putain !

Est-ce qu'il était en colère ? Inquiet ? Est-ce qu'il m'en voulait ? Me détestait ? Est-ce qu'il était venu jusqu'ici pour m'engueuler ?

Je rabattis mes paupières et un lourd soupir traversa mes lèvres.

— Ne crie pas, les voisins vont t'entendre.

— Laisse-moi entrer.

— S'il te plaît, n'insiste pas. Je t'appellerai ce soir, ok ?

— Non !

Une main contre mon front, je la fis descendre jusqu'à mon menton dans un geste lent.

Il n'allait pas me lâcher.

— C'est à cause du manuscrit ?

Il ne répondit pas, mais son silence voulait tout dire.

Las et épuisé de devoir lutter en permanence contre les autres, je me décalai pour le laisser passer.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant