𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟖 | Recraché par la mer

171 23 31
                                    

༄

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

C'était mon anniversaire. Une nouvelle année de vécue ou bien une année de moins à vivre. Vingt-six ans aujourd'hui. La prochaine fois que je clignerai des yeux, j'aurai certainement la cinquantaine.

Depuis le hublot, j'avais regardé Séoul s'éloigner de moi comme une page d'un livre qu'on tourne. On ne se rappelle pas exactement des phrases qui ont été écrites, seulement des passages importants et de quelques mots marquants.

J'aimais ça, tout comparer à la littérature. C'était rassurant.

Mon sac autour de l'épaule, je descendais des escalators direction la sortie. Et mes iris se figèrent immédiatement sur lui. Sur Jimin. Il était là et dans ma tête les scènes oubliées défilèrent. Nos moments ensemble jusqu'à ce jour tragique.

Quelqu'un me bouscula, la lanière glissa de mon omoplate et il tomba. Jimin s'approcha rapidement, mais avec précaution. Il le récupéra avant que je ne me baisse pour le ramasser, puis me le tendit.

— Salut, Taehyung.

— Salut.

— Comment était le vol ?

— Ça peut aller.

— Tant mieux.

C'était gênant. Il y avait un malaise entre nous.

— Je me souviens de tout.

Je décidai donc de briser la glace.

Ses yeux s'agrandirent et il fit un pas en arrière.

— S...sérieux ?

— Ouais...

— Wow. Et... Ça va ? Fin... Je veux dire... Comment tu te sens ?

— Je sais pas. C'est étrange, mais moins pire que ce que j'imaginais.

Il hocha la tête et m'intima d'un geste de le suivre. Il était venu en voiture et d'après ce qu'il m'avait indiqué hier par message, on se rendait d'abord chez lui pour déposer mes affaires.

Le trajet se passa en silence. Jimin avait mis la radio et de la pop coréenne résonnait dans l'habitacle. Il avait toujours aimé la musique, je crois. Il m'avait emmené quelques fois dans un karaoké pour chanter, si mes souvenirs sont bons. Je n'avais jamais osé prendre le micro, alors je l'avais surtout regardé s'amuser pendant que moi je ne comprenais pas pourquoi nous avions à payer pour ça.

Nous étions jeunes. Tellement innocent, apparemment. C'était tout le contraire pourtant.

Jimin avait des parents aimants qui l'avaient poussé à concrétiser tous ses projets. Je les appréciais beaucoup. Être avec eux était réconfortant. Son père avait toujours le mot pour rire et sa mère râlait plus d'amusement que d'irritation.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant