𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟒 | L'océan qui avale le vent

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Jungkook s'était endormi contre mon épaule, bercé par le vent presque hivernal qui traversait la pièce.

Sa main toujours sur la mienne, je n'osai bouger. Je le regardais respirer calmement, les yeux fermés et le visage apaisé.

C'était la deuxième fois que cela se produisait, qu'il réussissait à trouver le sommeil au creux de mon cou. Et j'aimais ça. J'aimais savoir que ses nuits étaient plus douces en ma présence. Peut-être qu'un jour, moi aussi, je trouverai une personne avec qui dormir en paix.

Mais je crois que je ne voyais personne d'autre à cette place que lui.

Passer du temps avec Jungkook ne me dérangeait plus : c'était même l'inverse. J'en réclamais. Et ma peau, mon corps, le réclamaient aussi.

Si ma bouche n'était pas cousue, je lui aurais sans doute tout dévoilé ce soir. Lui dire à quel point il m'obsédait et que je désirais l'emmener avec moi en Corée-du-Sud, car j'étais effrayé de m'y rendre seul.

J'aurai laissé transparaître ma faiblesse dans l'espoir qu'il m'accompagne, dans l'espoir que plus jamais nos mains ne se séparent.

La sienne était d'une douceur incomparable. Même le vent n'était pas aussi délicat. Du bout de sa plume à la texture de son épiderme, Jungkook était tout ce que mon âme attendait.

Il était comme cet idéal amoureux que l'on s'imagine adolescent. En salle de classe, alors que notre regard se perd dans le vide après avoir raturé le coin des pages blanches, on souhaite trouver une occupation pour que l'heure passe plus vite. « Si un jour mon cœur palpite pour une personne, je voudrais qu'elle soit avec les cheveux bruns et que... »

Moi, je n'y avais jamais pensé.

Jusqu'à maintenant.

Ma mère aurait sûrement accepté que je sois attiré par un homme. Après tout, quelle différence ? L'amour n'a pas de genre. Et le bonheur ne se calcule pas en fonction des chromosomes.

On aime, et puis c'est tout.

Je n'avais cependant pas envie d'aimer à sens unique. Si je devais tomber pour Jungkook, je voudrais qu'il tombe avec moi, l'emporter dans ma chute et le rattraper juste avant de nous écraser sur le dos. Je me fracasserai la colonne vertébrale pour lui, pour pas qu'il ressente la douleur de ce que l'amour inconditionnel provoque.

Enfin, peut-on parler d'amour inconditionnel si j'attends de lui qu'il m'aime en retour ? Probablement que non. Mais c'était plus beau de le dire ainsi. Je veux aimer à m'en arracher la peau et à m'en épuiser mentalement.

Aimer ne m'inquiétait pas si c'était pour lui.

Je suis persuadé qu'il y a des gens qui ne sont pas faits pour vivre, et je suis aussi persuadé qu'il y a des gens faits pour s'aimer.

Évanescence | TkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant